Le président du Groupe des sages, M. Ahmed Ben Bella, a estimé que «la résurgence des crises et conflits consécutifs aux processus électoraux en Afrique nous interpelle et impose à notre groupe d'engager une profonde réflexion sur les voies et moyens appropriés pour y faire face». Lors de son intervention aux travaux de la 6ème réunion du Groupe des sages de l'Union africaine dimanche à Tripoli (Libye), il a précisé, qu'il s'agit de «contribuer à aplanir les difficultés, avant qu'elles ne dégénèrent en conflit, en créant une dynamique d'apaisement et de rapprochement entre les parties». M. Ben Bella a appelé les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA à prendre les décisions adéquates «pour faire des processus électoraux en Afrique la garantie d'une stabilité indispensable à la paix et au développement sur le continent». Il a estimé dans ce contexte que les conclusions et les recommandations qui ont été adoptées à l'issue du 1er sommet extraordinaire du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), tenu à Cotonou, les 25 et 26 octobre 2008, de même que celles issues de l'Atelier sur les conflits liés aux élections, en novembre dernier à Nairobi, «pourraient servir de base de travail» pour la réunion du Groupe des sages. Selon M. Ben Bella, il est «essentiel que soient renforcées la gouvernance et l'administration électorales» tout comme il est «impératif de consolider les avancées démocratiques et d'assurer l'indépendance du processus électoral à travers le renforcement des commissions électorales et d'autres procédures législatives pour garantir des élections libres, justes et crédibles». Il a ajouté que l'idée de créer un mécanisme commun pour la gestion des élections en Afrique, basé sur des normes convenues, «mérite d'être examinée avec toute l'attention requise». M. Ben Bella a relevé que la décision d'Alger de 1999 et la Déclaration de Lomé de 2000 sur les changements anticonstitutionnels, adoptées par l'OUA, ainsi que la Déclaration de l'OUA/Union africaine sur les principes régissant les élections démocratiques en Afrique, adoptée en 2002, sont des «outils pour la promotion de la démocratie». Citant le 1er sommet extraordinaire du MAEP, tenu à Cotonou les 25 et 26 octobre 2008, qui a examiné la problématique des élections en Afrique, il a rappelé que le communiqué final, adopté à l'issue de ce sommet, a retenu la proposition du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, portant sur la création d'un mécanisme commun pour la gestion des élections en Afrique, basé sur des normes convenues. La proposition relative à la garantie de l'indépendance du processus électoral par le renforcement des commissions électorales ainsi que par d'autres procédures législatives pour les élections libres et justes comme prévues par la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique, a également été retenue. M. Ben Bella qui a, enfin, salué les «avancées notables» enregistrées dans les processus électoraux et l'ouverture politique en Afrique, pense néanmoins qu'«il reste beaucoup à faire» et que «les développements […] ne sauraient dissimuler certaines défaillances observées lors des récentes expériences électorales». A. R.