De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Les hépatites virales B ont été au centre d'une journée d'étude organisée, jeudi dernier, par l'hôpital militaire d'Aïn El Beïda. Plusieurs spécialistes et autres éminents professeurs des hôpitaux d'Alger, de Constantine, de Tizi Ouzou, de Tiaret et d'Oran ont pris part à cette première journée d'hépato-gastro-entérologie de la santé militaire. Les différentes communications présentées ont abordé les différents aspects de la maladie et les traitements thérapeutiques en vigueur dans les pays d'Europe et même en Asie. Les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité d'alerter les pouvoirs publics sur la gravité de la situation afin de prendre les mesures qui s'imposent. «C'est un véritable fléau. Nous avons enregistré beaucoup de retard dans la prise en charge et le traitement de cette maladie. Nous devons évaluer les incidences réelles de cette maladie dans notre pays», s'exclame le professeur Mahmoudi, qui présidait la première séance de cette journée d'étude. Les intervenants mettront également l'accent sur l'absence de laboratoires spécialisés dans la biologie moléculaire. «A Alger, nous avons un seul endroit où nous pouvons effectuer ces analyses. C'est l'institut Pasteur, à Sidi Fredj. Et encore, parfois nous n'arrivons pas à avoir de réponses», note le professeur Mahmoudi. A ce sujet, il estimera que l'Algérie est à la traîne par rapport aux autres pays du Maghreb. «Il faut que la biologie moléculaire devienne une technique de routine dans nos hôpitaux», dira-t-il. Il estimera, par ailleurs, que les pouvoirs publics ne comprennent pas la démarche et la méthodologie de travail dans le traitement de l'hépatite virale. Il estimera ainsi qu'il faut créer des services spécialisés dans le traitement et la prise en charge de l'hépatite virale. Au sujet de la rareté et de la cherté des médicaments entrant dans le traitement de cette maladie, il estimera que l'Algérie accuse beaucoup de retards dans ce contexte. «Il y a des pays plus pauvres que nous qui arrivent à s'offrir ces médicaments. Pourquoi pas nous ?» s'exclamera-t-il. Cela est d'autant plus paradoxal que le traitement actuel des hépatites intègre une combinaison de médicaments, comme l'a si bien expliqué le Dr Ould Gougam de l'hôpital de Bologhine. Pour sa part, le colonel Ben Atta, de l'hôpital militaire d'Oran, exposera un sujet assez sensible, en ce sens que «la législation militaire concernant les hépatites reste dépassée et caduque», dira-t-il. En effet, selon l'orateur, les militaires atteints de cette maladie sont immédiatement radiés des effectifs de l'armée. «Les traitements actuels de la maladie connaissent de grands progrès, d'où la nécessité d'alerter notre hiérarchie sur ce problème social et médical. Car il y a eu bien des carrières brisées par cette maladie», dira-t-il.