Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le secteur de la pêche est jugé porteur. Il peut contribuer à garantir l'autosuffisance alimentaire. Malgré de nombreux obstacles, le secteur connaît actuellement une dynamique particulière. Les pouvoirs publics misent beaucoup sur ces gisements que sont les ressources halieutiques. En plus du programme initié par le secteur en 2000, une pléiade de projets sont inscrits au titre du plan de développement du secteur. Une trentaine de projets pilotes destinés à la recherche dans le domaine de l'aquaculture en Algérie seront réalisés d'ici à 2014. Ces investissements sont chapeautés par le Centre national de recherche et de développement en aquaculture (CNRDA) de Bousmaïl. C'est ce qu'a indiqué hier à l'APS le directeur du développement de l'aquaculture, M. Abdelkader Bounouni. Selon la même source, au total 29 fermes pilotes, d'une capacité variant entre 5 et 30 tonnes, selon le type d'activité et l'endroit du projet, vont être réalisées sur des fonds de l'Etat au niveau des Hauts Plateaux. Leur mission est d'effectuer des recherches, des formations et des expériences scientifiques, en vue de les mettre à la disposition des investisseurs privés activant dans ce domaine. Selon ce responsable, ces fermes seront équipées de toutes les commodités nécessaires (hébergement, restauration, laboratoires équipés…) en vue de permettre aux chercheurs de mener à bien leur travail. Outre ces projets, dont certains sont au stade de l'étude et d'autres en appels d'offres, les responsables du secteur ont également identifié six projets similaires à travers tout le territoire national dont certains sont actuellement en réalisation. Dans la sphère production, le même responsable a indiqué que trois projets de coopération sont prévus durant les cinq prochaines années. Le premier consiste en la réalisation d'une ferme marine à Bousmaïl (Tipasa), en coopération avec les Espagnols. Le deuxième concerne l'élevage de crevettes à Skikda, en coopération avec des opérateurs sud-coréens. Ces derniers réaliseront également un projet d'élevage de crevettes d'eau douce à Ouargla. En plus de l'entrée en production d'une vingtaine de fermes aquacoles, une trentaine de projets sont actuellement en cours de réalisation ou d'étude, en vue d'atteindre une production de 10 000 tonnes à l'horizon de 2014, selon le même responsable. D'une manière générale, le programme vise à accroître la production halieutique en Algérie, pour la porter à plus de 274 000 tonnes à l'horizon 2025. Ce programme devrait notamment se traduire par la réalisation de 15 ports de pêche à travers 13 wilayas du pays, ainsi que la consolidation du tissu industriel d'accompagnement, constitué notamment de 38 chantiers de construction et de réparation des embarcations de pêche, 12 autres de maintenance, 13 usines de glace, 14 chaînes de réfrigération et 11 unités de transformation des produits halieutiques. En dépit de toute cette stratégie, force est de constater que le poisson reste toujours un produit de luxe pour le commun des consommateurs. Les professionnels estiment que «ce n'est pas seulement dû au déphasage production-besoin, mais aussi aux dérives des circuits de distribution». Pour y mettre un terme, ils préconisent la réorganisation du réseau de distribution, notamment dans le réaménagement de la poissonnerie. Le ministère, de son côté, annonce la réalisation de 12 marchés de gros, des laboratoires pour le contrôle de la qualité des produits halieutiques, ainsi que la promotion de l'Institut technologique de la pêche et de l'aquaculture en institut national supérieur et la reconversion des deux écoles de formation technique de Collo et d'Oran en instituts technologiques régionaux.