De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La ville de l'écrivain–journaliste, Malek Haddad, aura it-elle scellé son sort médiatique ? A posteriori, l'émergence de la presse écrite au centre et dans l'ouest du pays n'a pas pour autant été élargie à l'Est où seuls quelques titres survivent sans être confortés par la naissance d'autres quotidiens, hebdos, mensuels … L'apparition des tabloïds qu'a connus l'Algérie dans les années 1990 aura permis à la presse écrite de se libérer d'une mainmise qui n'avait que trop duré. Avec cette première expérience dans la presse dite «privée», le champ médiatique a sensiblement apporté une autre vision sur l'actualité du pays dans tous les domaines. La publication de quotidiens et autres magazines ne s'est pas interrompue. Chaque année, les étals accueillent un nouveau-né. Et le slogan «enrichir le champ médiatique» est souvent évoqué, une façon d'encourager, voire de soutenir les promoteurs du projet, à résister à la rude concurrence qui sévit en la matière, notamment quand il s'agit d'aléas financiers. Il est clair que sans aires de pub garanties et sans quelques acrobaties supplémentaires auprès des imprimeurs concernant des créances de paiement, les journaux pataugeraient quelles que soient la qualité et la performance de leurs fondateurs. Une contrainte qui demeure le talon d'Achille du monde de la presse par-dessus tout «professionnelle». Car, et il faut le souligner, des numéros ne soucient guère de la demande du lectorat. L'exemple le plus éloquent a été étalé, en mai dernier, sur la Chaîne III dans une émission spéciale «Révision du code de la presse écrite» lorsqu'un responsable activant à la tutelle avait déclaré : «Il existe un fait alarmant. Certains directeurs de journaux ne daignent pas récupérer leurs tirages aux imprimeries pour la diffusion, car ils savent qu'avec les pages de pub obtenues, leurs charges sont largement couvertes.» Cette omission ne pourrait être qualifiée que de gifle aux lecteurs de ce type de journaux... Ce marketing de bazar n'a pas place dans une pluralité médiatique du XXIe siècle. Alors qu'en parallèle, il en existerait certains soucieux qui cherchent à étoffer quelques lacunes en l'absence de titres spécialisés –on parle de magazines et d'autres revues culturelle, toutefois, leur volonté s'écume dans la confection du dossier et aussi aux portails des banques. Cet état est constaté à Constantine : on se rappelle qu'en 1991 un projet de coucher le premier magazine culturel mensuel allait être entrepris par une initiative personnelle. Les embûches financières l'avaient donné éphémère. En outre, aucune réponse ne sera apportée à ce promoteur de projet. A vrai dire, Constantine demeure en jachère dans ce domaine. Aucun magazine propre à la ville ne brille sur les étals. Pourtant, ce ne sont pas les «têtes pensantes» qui font défaut. Il leur manque tout simplement un zeste de courage pour sortir la cité de son désert médiatique… En face, l'imprimatur ne veut malheureusement pas sourire aux quelques «initiateurs» constantinois qui veulent se lancer dans ce secteur. «Il faut avoir beaucoup de soutien pour entrevoir une création de journal ou magazine», lâche désespérément un jeune journaliste local découragé par ces tuiles financières et morales. Sous un autre angle, les différents dispositifs d'aide à l'emploi de jeunes ne consacrent pas un volet spécial média. Ce volet est cadré dans un contexte de travaux d'imprimerie sans plus. C'est dire que l'aria médiatique est régulée sans attribuer vraiment une petite chance à ceux qui croient en son impact non seulement financier, mais d'intégrité beaucoup plus culturo-intellectuelle loin des «tocs» et sensations démesurées. Au final, la capitale de l'Est ne compte qu'un maigre, maigre… potentiel tabloïde. On a l'impression que la démission est totale ! Sinon, l'absence d'un parraineur réunificateur capable d'exploiter à bon escient cette palette. Au moment où des «néomagaziniers» affûtent leurs armes à gros tirages à l'occasion du Panaf pour amasser de l'argent en usant des concours de circonstance, la moindre chance n'est pas cédée à ceux qui croient en la longévité de l'édition. Ils couvent leurs ambitions en croisant les stylos pour voir d'autres lois, d'autres facilités, d'autres intentions pouvant émaner des pouvoirs publics pour mettre leur projet en valeur. Constantine exhume avec nostalgie son ex-hebdo sportif El Hadef et se félicite d'avoir son quotidien An Nasr dans lequel Malek Haddad avait étalé son encre… avant la mutation de cet organe en langue nationale.