La wilaya de Bouira connaissant ces dernières années une nette amélioration du rendement agricole, tous produits confondus, semble bien traîner la patte en matière de régulation du marché. Cela même qui fait que d'aucuns parmi les agriculteurs de cette wilaya regrettent la flambée des prix de certains produits au moment où l'on y enregistre un rendement des plus satisfaisants. Devant cet état de fait et en l'absence de marchés de gros au niveau local et en l'absence même d'une régulation efficiente, le consommateur se trouve souvent livré aux appétits insatiables des spéculateurs. C'est ainsi que des fruits et autres légumes se trouvent cédés à des prix dépassant tout entendement humain même en pleine saison d'arrachage. Les plus avertis désignent la spéculation comme étant à l'origine de ce dysfonctionnement, au moment où d'autres précisent que si dysfonctionnement il y a, c'est dans la dérégulation du marché que l'on trouve la raison principale. En effet, la plupart des agriculteurs interrogés se plaignent de l'anarchie qui règne sur le marché. Une donne qui, selon eux, ne manque pas d'avoir des répercutions parfois catastrophiques sur le pouvoir d'achat du simple consommateur. Une donne qui malheureusement se généralise à tous les produits de base en cette période estivale annonçant un mois de carême souvent synonyme de flambée des prix. L'absence d'un marché de gros et d'entrepôts à même de contenir et conserver les fruits et légumes produits localement, sont à l'origine de cette dérégulation, insistent les agriculteurs qui se disent incapables d'influer sur les prix en dépit de tous les efforts consentis en matière de production. Le cas de la pomme de terre qui connaît des fluctuations permanentes, avec une augmentation des prix en totale contradiction d'avec la loi de l'offre et de la demande, en est une illustration. A l'heure actuelle, période d'arrachage, les maigres bourses ne peuvent espérer se mettre sous la dent de la bonne patate. La pomme de terre disponible au prix fluctuant de 25-35 DA, n'est en fait que le dernier choix. La bonne n'étant même pas disponible sur le marché, si ce n'est à des prix aussi conséquents. D'autre part, l'on enregistre les mêmes effets de flambée des prix sur les différents autres produits agricoles produits localement. C'est le cas de l'huile d'olive cédée présentement à pas moins de 400 DA/litre alors que la wilaya a enregistré lors de la dernière saison une production importante. D'autre part, ce sont les produits carnés (viandes) qui connaissent, eux aussi, une augmentation vertigineuse des prix. Ceux-là caracolent à une altitude hors de portée, atteignant les 1200 / 1700 DA/kg. Cela au moment où le cheptel de la wilaya ne cesse de connaître une multiplication, atteignant en 2008 les 60 187 têtes bovines, 205 350 têtes ovines, et pas moins de 25 558 têtes caprines. L'aviculture quant à elle, semble bien connaître une régression ne manquant pas d'avoir des effets sur les prix. Les chiffres officiels portent, pourtant, la production locale à 2 935 000 poulets de chair et 1 265 000 poulets de ponte. Cela dit, beaucoup reste encore à faire au niveau de cette wilaya, en matière de régulation du marché. Ce qui ne doit pas pour autant laisser les responsables locaux dans l'expectative, car cela va sans dire que le mois de Ramadhan qui pointe à l'horizon ne manquera pas de provoquer la saignée connue en pareilles circonstances pour les bourses moyennes.