Ceux qui rêvaient de voir évoluer Kaka et Cristiano Ronaldo dans un même club auront finalement eu pour l'argent du richissime Real Madrid la reconquête du statut perdu de «galactique». Lorsqu'une machine qui produit des sous en quantités industrielles passe au turbo, elle peut rapporter au club propriétaire deux immenses transferts finalisés en quelques heures d'intervalle et construire un nouveau record historique que même la plus audacieuse des imaginations n'oserait mettre en chantier. Kaka-Ronaldo en tandem ou les deux derniers «Ballon d'or» dans la même ligne d'attaque pour 158 millions d'euros, dont 93 millions pour la désormais ex-coqueluche de Manchester United. Un argent fou. De quoi créer une dizaine de PME et faire bosser des centaines de personnes. Mais le Real Madrid n'est-il pas bien plus que cela ? Que serait donc le club madrilène sinon qu'une entreprise planétaire génératrice de sensations et d'émotions à partir d'une matière première appelée football et qui capitalise cette image en prestations de services pour des multinationales. Deux transferts qui ne font pas forcément du bien partout. Qui risquent, au contraire, de faire mal là où on aura à affronter un duo qu'aucune défense au monde ne souhaiterait avoir en face. Mais avant l'entame de la saison 2009-2010, les deux transferts que vient d'offrir à ses supporters, et sponsors, le président Florentino Perez, particulièrement celui de Ronaldo, ont déjà réussi à transformer complètement l'ambiance dans le marché des transferts européen, jusque-là plutôt sage avant l'annonce des prodiges brésilien et portugais chez le prestigieux Real Madrid. Un été qui reprend de la chaleur aussi bien au niveau des clubs qu'au sein des instances dirigeantes du football sur le Vieux Continent, inquiètes de ce qu'elles appellent le «fair-play financier» et son avenir. Chez nous, les sommes des transferts ressemblent plutôt à une goutte dans une goutte d'eau d'océan par rapport à ce qui se fait en Europe. Mais la comparaison trouve d'abord sa place ailleurs. Sur le terrain. Et à ce niveau, ce qui n'est rien est déjà honteusement excessif. L. I.