L'Algérie accueillera sous peu la 2e édition du Festival culturel panafricain. Placée sous le signe de la renaissance africaine, la manifestation verra la participation de 48 pays à travers la présence de quelque 8 000 personnalités culturelles et artistiques du continent noir. 34 ministres et hauts responsables du secteur seront aussi présents. L'événement s'annonce grandiose. La littérature, le théâtre, le cinéma, le design, les arts populaires : la palette des spectacles et des expositions se veut chatoyante. Du 5 au 20 juillet, Alger vibrera aux rythmes de l'Afrique plurielle. L'offre est, en effet, alléchante pour tous les amateurs de l'art et de la culture. Afin de donner plus d'envergure à ce rendez-vous continental, le ministère de la Culture compte faire profiter l'ensemble du pays de cette exceptionnelle opportunité. «25 wilayas bénéficieront d'un programme de proximité dans le cadre de ce festival», avait récemment annoncé la ministre, Khalida Toumi, qui ambitionne d'étendre la scène devant les différentes délégations. L'idée est absolument louable, car le pays profond enregistre un déficit en la matière. Il est vrai que le secteur de la culture a connu une réelle dynamique ces dernières années, mais des rencontres internationales de ce genre sont toutefois très rares. Les artistes locaux se trouvent comme enfermés dans un cadre trop étroit pour pouvoir évoluer sérieusement. Le public aussi a grandement besoin de s'ouvrir pour voir, entendre et sentir autre chose. C'est évidemment à travers ce type de frottements que l'on arrive à renouveler l'expression artistique en s'inspirant des expériences et des modèles d'autrui. Les débats, les forums et les contacts qui se nouent forcément dans de telles circonstances ouvrent aussi la voie au partenariat et à l'échange. Dans tous les domaines d'activité, on ne peut réellement évoluer en se renfermant sur soi. Toutes les régions d'Algérie manifestent une prédisposition innée à écouter et à apprécier ce que d'autres peuples ont à exprimer. Il s'agit d'une source majeure qui a toujours alimenté le génie créateur des artistes algériens. Même si pour le moment, aucun calendrier des activités n'a été officiellement rendu public à ce sujet, l'initiative ministérielle intéresse au plus point les citoyens d'une ville comme Béjaïa. La saison estivale, avec ses flux de vacanciers, réclame de l'animation et du mouvement. Cette aubaine du Panaf est naturellement la bienvenue. Même les populations locales ont repris goût au show culturel comme en témoigne le succès rencontré par les entreprises initiées par le mouvement associatif local un peu partout à travers les différentes communes de la wilaya. Les poésiades d'Aït S'maïl qui en sont à leur sixième édition, le festival du théâtre amateur d'Amizour qui vient de clore son quatrième rendez-vous, le mini-festival de théâtre et du monologue de Bordj Mira qui signe cette année sa naissance, ont eu le mérité de réconcilier le public local avec les établissements culturels. Au niveau du chef-lieu de wilaya, les sixièmes journées cinématographiques de Béjaïa qui s'ouvrent cette semaine, les rencontres du film documentaire dont la troisième édition prévue à la rentrée sociale et le festival du théâtre pour enfants qui se tiendra aussi cet été ont, également, réussi le pari de (re)fidéliser le public béjaoui. Cela pour dire que la capitale des Hammadides, en quête de sensations nouvelles, est prête à accueillir la culture et l'art africains. Bien au-delà, toutes les autres villes d'Algérie montrent une ferveur égale pour les arts et les artistes. C'est de bon augure !