De notre correspondant à Constantine A. Lemili Dans un communiqué adressé à la base, la commission nationale réformatrice de l'Organisation des enfants de moudjahidine (ONEM) revenait, il y a quelques semaines, d'abord sur l'historique de la création de l'organisation il y a 13 ans et formule dans une plus vive actualité par la bouche de l'un des membres fondateurs, en l'occurrence Redouane Boudoucha, que nous avons rencontré il y a quelques jours en compagnie des membres de la commission de wilaya «réformée» ensuite les arguments à même d'étayer, voire d'expliquer, les raisons de l'émergence d'une excroissance dorénavant consacrée par la laconique formulation de «mouvement de redressement».Sans entrer dans les détails d'une lutte interne et implacable au sein de l'organisation, un schéma à l'identique, toutefois, de tout ce qui a tendance à s'installer comme une tradition sinon une culture politique, il est toutefois nécessaire de rappeler qu'il est notamment reproché à Khalfa M'barek, le secrétaire général en exercice d'avoir, en trahissant ceux qui l'avaient désigné pour piloter l'organisation dans l'attente d'un congrès constitutif appelé à normaliser la situation une fois dépassée la conjoncture politique difficile que vivait le pays au début des années 1990, d'avoir tenté et réussi une OPA sur celle-ci sans en être, comble de l'ironie, membre fondateur.L'organisation qui compterait, selon l'un des animateurs de la commission de wilaya, réplique installée à Constantine, «plus de 10 000 militants dans le seul chef-lieu de commune sur les douze existantes et la dizaine de millions (!!!) répartis sur l'ensemble du territoire», aurait notamment souffert d'une gestion à la hussarde et une navigation à vue, Khalfa M'barek pratiquant de la manière la plus machiavélique possible une «conduite politique à géométrie variable en tenant compte beaucoup plus de son intérêt personnel, de celui de ses proches et d'autres affidés». Bien évidemment, nos interlocuteurs considèrent que la remise au ministère de l'Intérieur, dans un avenir proche, autrement dit dès que les quatre wilaya restantes (sud) seront structurées, devrait, au-delà seulement de l'obtention d'une autorisation pour la tenue d'un congrès de correction de trajectoire (où seraient attendus plusieurs milliers de participants), déterminer la position de ce département par rapport à ce mouvement de réformistes et, partant, au respect des lois de la République et de la conformité des associations politiques ou para-politiques au regard de ces mêmes lois.En conclusion, Redouane Boudoucha, celui-là même qui conduit la commission nationale de réforme, soulignera : «Nous sommes prêts à ce que ce soit Khalfa M'barek lui-même qui prépare, organise et lance ce congrès. Nous nous en remettrons à la légitimité des décisions et résolutions que et cette instance suprême prendra… en ce sens que nous sommes d'ores et déjà persuadés de la disqualification de l'actuel SG».S'agissant du fonctionnement de l'ONEM, de sa stratégie politique, économique et sociale, les réformistes ne jugent pas nécessaire, voire opportun, de «…dévier d'un iota de ses grands principes… immuables, notamment depuis la première élection d'Abdelaziz Bouteflika».