Photo : A. lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Avec l'été, les jeunes et notamment les filles, voire les femmes, ont besoin de porter des couleurs chatoyantes et, ce faisant, des vêtements qui sortent un peu de l'ordinaire dans la mesure où ces derniers sont appelés à être exhibés au bord de la mer, sur les fronts du même nom vers lesquels vont affluer des milliers de familles. Et le meilleur moyen d'être en phase, c'est de s'habiller «in». Sauf que cela coûte très cher et qu'il est impossible d'espérer porter des Dolce-Gabana, Hugo Boss, Versace acquis directement dans les grands magasins. Heureusement que la fripe offre le procédé de substitution. Il est vrai qu'on peut tomber encore sur de la contrefaçon comme il est possible toutefois de tomber sur un authentique mais passé au rebut en raison d'un défaut imperceptible à l'œil nu mais que l'artillerie électronique et informatique de l'industrie concernée détecte au micron près. Bien entendu, ces rebuts sont en général délestés de leur griffe mais il existe des connaisseurs à qui rien n'échappe. Des spécialistes de la fripe et ils sont légion plus particulièrement parmi les jeunes mais aussi les femmes. Ces marchés sont disponibles à partir d'aujourd'hui et pendant trois jours au souk du Khroub, une autre journée à Aïn Smara parmi les plus importants, compte tenu des produits étalés et surtout de la gamme. Depuis quelque temps, ce ne sont plus des vêtements «jetables» qui sont acquis par les acheteurs mais aussi et surtout ceux appelés à durer ou à faire illusion par la qualité de la ligne, des coloris à l'image des trousseaux de jeunes filles qui vont convoler en justes noces. Le prix chute littéralement du décuple au simple si ce n'est plus et souvent pour un produit nettement plus avantageux sur le plan de la coupe, la nature même du tissu que pour celui acquis ou loué dans un magasin spécialisé. Jeans, bermudas, tee-shirts, tongs, santiags, cuissardes, bottines, ballerines, mocassins, bobs, couettes, draps, housses de voiture, serviettes de bain et de plage, bibelots, peluches en tous genres et de toutes tailles, emblèmes aux couleurs des grands clubs de football comme le Barça, Liverpool, Porto… tout est disponible et permet aux bourses modestes d'accéder à une part de rêve, celle de porter des vêtements que portent ceux qu'ils voient à la télévision ou dans les revues mais également se procurer à faible coût ce que leurs congénères locaux paient très cher. Malgré les mises en garde des services de la santé sur les risques encourus par le port de tels habits, la lutte de guerre lasse des services des gardes-frontières, les ballots de fripe entrent par quantités astronomiques, sont officiellement exposés, les propriétaires payant leurs impôts et toutes autres taxes de marché. Les gens achètent et jusqu'à preuve du contraire il n'y a jamais eu de cas de maladie ou autre qui aurait résulté du port d'un tel type de vêtement d'autant plus que les acheteurs s'efforcent de les laver plus que d'habitude du moins plus que des vêtements ordinaires achetés en dehors de cet espace.