De notre correspondant à Constantine A. Lemili Plus d'une centaine d'étudiantes ont bel et bien été victimes d'une «toxi-infection alimentaire» (TIA) comme qualifié dans les milieux médicaux et par le directeur de wilaya de la santé au cours d'une conférence de presse, dimanche dernier. Il importe, dès lors peu ou prou que des chiffres soient allègrement balancés, à telle enseigne que c'était à qui communiquerait le plus grand nombre de personnes intoxiquées, comme si cela changeait en réalité quelque chose à la… réalité qui est, d'une part, l'intoxication, et la détermination de son origine, d'autre part. Le Dr Dameche, DSP, a affirmé que tous les moyens avaient été mis en œuvre pour en déterminer les causes, à commencer par les analyses bactériologiques. Des analyses sur lesquelles nous avons tenté en milieu de journée d'hier d'avoir des informations auprès du Dr Seghirou, responsable de la cellule de gestion (le mot crise est réfuté par l'ensemble des représentants des pouvoirs publics) de la situation. Au téléphone, le Dr Seghirou nous confiera que «l'enquête est toujours en cours et les résultats des analyses non encore connus au moment où nous nous entretenons. Nous vous conseillons par ailleurs d'en parler directement avec le DSP». C'est ce que nous avons vainement tenté d'obtenir en appelant le DSP sur son téléphone mobile… celui-ci ne répondait pas à nos tentatives. En tout état de cause, il y a lieu de souligner et cela a déjà été évoqué dans l'édition de lundi que, jusqu'en fin d'après-midi, des résidentes étaient encore l'objet de malaises, certaines prises en charge à hauteur du centre médical de la cité et d'autres plutôt évacuées pour plus de sécurité vers l'hôpital du Khroub où toutes les conditions avaient été réunies pour répondre à un événement, toutes proportions gardées, dramatique et pour lequel toutes les énergies avaient été mobilisées. Dès la fin de l'après-midi, les abords de la cité étaient pratiquement assiégés par des groupes de personnes rapidement identifiées, compte tenu des informations fournies par les plaques minéralogiques des véhicules répartis à la périphérie de la cité, comme étant les parents des résidentes, aussi bien des victimes que de celles sorties indemnes. Nous nous sommes entretenu avec quelques-uns des parents qui ont pu voir leurs filles sur le seuil de la porte d'accès en ce sens qu'interdiction avait été faite à l'entrée à toute personne étrangère à la cité. Il y a lieu de préciser que, même si l'inquiétude est légitime, les parents qui ne pouvaient être d'aucun apport à leurs proches… les ont finalement plus perturbés que réconfortés dans la mesure où les victimes étaient obligées de quitter leurs chambres pour les rejoindre dehors. Certains parents n'ont pas fait le déplacement pour rien et ont préféré repartir accompagnés de leur fille surtout si celle-ci n'était en rien concernée par l'intoxication. Toutes les bonnes intentions claironnées par les différents responsables lors de la conférence de presse quant à la transparence de la gestion de la situation et aux garanties d'une communication tous azimuts ont fondu comme neige au soleil. Hôpital, cité universitaire et direction de la santé faisant de l'ouverture à l'extérieur une interdiction à tout interlocuteur, notamment de la presse. Le black-out total allait, comble de l'ironie, prendre la place à l'overdose de communications de la veille.C'est ce qui s'appelle voiler le soleil avec un tamis.Nous saurons toutefois hier, en début d'après-midi que seules onze jeunes filles étaient toujours gardées en observation et pourraient quitter l'hôpital dans la journée.