Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili «Santé pour tous» est certainement l'association la plus dynamique de toute la wilaya de Constantine. Présente sur tous les fronts dès qu'il s'agit de préserver la santé des citoyens, ses membres, majoritairement des femmes, notamment médecins, commémorent et animent avec une régularité de métronome tous les rendez-vous annuels internationaux relatifs à la santé de l'individu (tabagisme, sida) sans pour autant s'arrêter à ces seules étapes, dans la mesure où l'association fait plutôt dans la continuité. Ses membres saisissant pleinement le sens de l'action inscrite dans la pérennité. Ainsi, après un cycle de rencontres avec les lycéens, l'association des parents d'élèves et le corps enseignant, «Santé pour tous» a clôturé, au cours de l'après-midi d'hier, ces contacts au lycée Mostefa Benboulaïd de Constantine. Nombreux étaient les lycéens et lycéennes à assister à la rencontre et surtout débattre du fléau du tabagisme. Est-il alors besoin de souligner la gravité de la situation en ce sens que «l'apprentissage du tabac» n'est plus l'apanage des seuls établissements du cycle secondaire mais s'implante, non sans drame, dans les écoles primaires. C'est dire que la cigarette, voire le tabac à priser, n'est plus seulement l'apanage des adolescents mais également des enfants et, qui plus est, filles et garçons. Ce programme dans les lycées est en fait réalisé en collaboration, si ce n'est grâce au concours du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI) via le programme concerté pluri-actions (PCPA Djoussour) pour l'Algérie auquel «Santé pour tous», avec quatre autres associations, s'est retrouvé élue, compte tenu de la consistance du projet d'actions soumis à étude et plus particulièrement de la pertinence des thèmes et de la complexité des populations choisies. En somme, un véritable défi où plus nombreuses sont les difficultés, l'incompréhension d'une partie des strates sociales, l'absence d'implication des acteurs sociaux publics premièrement concernés, les très peu évidentes sources de financement. En tout état de cause, les animateurs de «Santé pour tous» ont tenu en haleine les dizaines d'élèves présents sur place et, à tour de rôle, les docteurs Benini, Benayoun et Badaouin, au moyen d'une projection de diapositives, ont captivé l'assistance en développant un véritable réquisitoire pédagogique sur les méfaits du tabac dans la société en général et en milieu scolaire particulièrement. Les haut-le-cœur des élèves à chaque illustration, commentaire et explications scientifiques ont été illustratifs de la perception du message comme l'auront été les interventions courageuses de certains élèves admettant être «otages de la cigarette et que leur souhait le plus ardent serait de ne plus en dépendre». En effet, accepter de témoigner devant leurs camarades de leur faiblesse face à la dépendance du tabac est une attitude digne de ceux qui ont tendu la main aux membres de l'association et, plus que tendre la main, ont lancé littéralement un appel à l'aide. Rappelons qu'en préambule de la rencontre, trois élèves (une fille et deux garçons) ont improvisé un sketch d'une quinzaine de minutes grâce auquel ils stigmatiseront de la manière la plus lucide l'ampleur du phénomène en milieu scolaire. Quant à la disponibilité des parents d'élèves et d'une partie du corps enseignant et du directeur du lycée elle a tout autant de mérite.