Les marchés pétroliers réagissent à l'annonce des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis. Selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), les stocks d'essence se sont accrus de 3,87 millions de barils et ceux des stocks de produits distillés, qui incluent notamment le fioul domestique, ont progressé de 2,08 millions de barils. Les stocks de brut ont eux baissé. Les statistiques de l'EIA ont fait que les cours se sont repliés et dans des proportions relativement sensibles. Sur le NYMEX, le baril américain WTI livraison juillet a ainsi affiché un recul de 0,8% à 68,7 dollars. Il y a trois jours, le baril de brut a atteint 72 dollars. Un seuil raisonnable ? Pas tout à fait. L'OPEP veut un prix à soixante-quinze dollars. De quoi permettre des investissements rentables dans le secteur pétrolier. L'Organisation pétrolière estime qu'un cours trop bas empêche les investissements dans les nouveaux gisements. Dans un communiqué qu'elle a rendu public mardi dernier, elle a prévenu qu'en cas d'impossibilité de développer de nouvelles capacités d'exploitation «les cycles de bulles/effondrements pourraient se perpétuer». La bulle de 2008 pourrait se reproduire si des réformes du système de régulation, notamment une meilleure transparence, ne sont pas effectuées dans le cadre d'une refonte globale du secteur financier mondial, écrit de son côté l'Union européenne dans un communiqué publié à Vienne, au terme d'une réunion avec l'OPEP. L'UE ajoute que les participants à la réunion ont reconnu que le rôle de la spéculation dans les marchés financiers «n'avait pas été réglé». Le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs a estimé qu'un cours de 70 dollars ne serait, quant à lui, pas néfaste. Nous avons également estimé durant notre réunion qu'un cours de 70 dollars le baril, soit le niveau actuel, ne nuisait absolument pas à la reprise économique, a-t-il dit. Mardi dernier, l'OPEP a souligné qu'elle est prête à mettre sur les marchés tout le pétrole dont peut avoir besoin l'économie mondiale. Aujourd'hui, la reprise, fût-elle timide, dans certains pays émergents tire vers le haut la demande en pétrole. Et c'est sur cette demande que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole est attendue. Y. S.