Les stocks américains de pétrole brut ont enregistré la semaine dernière leur dixième hausse hebdomadaire consécutive, supérieure aux attentes, en dépit de l'augmentation de la production des raffineries, montrent les statistiques publiées hier par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Ces stocks de brut ont augmenté de 2,0 millions de barils à 356,2 millions, leur plus haut niveau depuis la semaine au 12 juin 2009. Les 13 analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne une hausse de 1,8 million de barils . Les stocks d'essence ont parallèlement diminué de 2,5 millions de baril alors que le marché tablait sur un repli de 800.000 barils seulement. Les réserves de produits distillés, qui incluent le fioul domestique, ressortent en hausse de 1,1 million de barils, contre -1,2 million attendu. Le taux d'utilisation des capacités des raffineries a augmenté de 1,9 point à 84,5%. Le marché tablait sur une hausse de 0,2 point seulement. Il faut savoir que les cours du brut baissaient légèrement hier , les opérateurs optant pour la prudence. Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 17 cents à 85,98 dollars par rapport à la clôture de mardi sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance, perdait 34 cents à 86,50 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les cours du pétrole reprenaient leur souffle après avoir grimpé la veille jusqu'à 86,63 dollars à Londres et 87,09 dollars à New York, leur plus haut niveau depuis respectivement le 7 et le 9 octobre 2008, soutenu par les bons chiffres de l'emploi américain publiés la semaine précédente, notaient des analystes. "Actuellement, les prix du pétrole sont détachés de leur récente forte corrélation aux mouvements du couple euro/dollar, suivant de plus près les indices liés à la reprise économique", comme le Dow Jones Industrial Average et le Standard & Poor's 500 à New York, commentait David Hufton, analyste du cabinet PVM. Sur le plan de la demande, l'administration américaine d'information sur l'Énergie (EIA) a abaissé mardi sa prévision de croissance de la consommation de produits pétroliers aux États-Unis en 2010, à 160'000 barils par jour, contre 200'000 b/j dans son rapport précédent. Elle s'attend à une hausse de 200'000 b/j de la demande l'année prochaine. Cela ramènerait la consommation des Américains en 2011 (19,06 mbj) à un niveau qui reste "inférieur de 1,7 mbj à son sommet, atteint en 2005", observe l'EIA. A l'échelle mondiale, l'EIA a maintenu sa prévision d'une croissance de la demande de 1,5 million de barils par jour (mbj) cette année, après deux années consécutives de recul, et de 1,6 mbj l'année prochaine.