Le club de presse du FLN a accueilli samedi dernier une exposition photo sur le peuple sahraoui et ses dures conditions de réfugié. 120 photos pour dénoncer la misère et l'opprobre, pour condamner l'oppression et l'injustice. 120 instants de vie immortalisés par l'objectif de la photographe reporter dans un quotidien, Malika Taghlit. Engagée depuis 2003 dans le soutien à la lutte pour l'autodétermination du Sahara occidental, elle a profité de reportage dans les camps de Tindouf en mai dernier pour organiser cette exposition centrée sur la misère et les victimes des mines anti-personnel. Après avoir exposé à Tifariti en 2006, à Londres en Italie et à Alger en 2007, elle a été accueillie hier au siège du FLN pour dévoiler sa quatrième exposition mais aussi pour être honorée par les officiels du parti et d'autres personnalités publiques dont l'ambassadeur de la RASD à Alger, Son Excellence Brahim Ghali, le président de l'APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina. Son engagement pour la cause sahraouie a été vivement salué. Ainsi, un public assez nombreux est venu découvrir la dernière exposition de Malika Taghlit. Des images de détresse et d'indigence. Des visages marqués par l'effroi et l'attente. Des regards hagards voilés de tristesse. Des enfants privés d'insouciance, et puis surtout des images des châtiments corporels causés par les mines antipersonnel. Ces images en noir et blanc exposées hier au siège du FLN et qui seront déplacées dans les prochains jours vers le centre de presse de la RASD ont de quoi émouvoir, choquer et révolter surtout. Et c'est d'ailleurs là l'objectif de la photographe. Il s'agit, dira-t-elle, avec la spontanéité et la sincérité que tous lui reconnaissent, «de sensibiliser le plus grand nombre et faire prendre conscience de la souffrance du peuple sahraoui, quitte à donner à voir des images quelque peu choquantes». A force de passer du temps avec les Sahraouis, de vivre des semaines durant les mêmes contraintes qu'eux et de subir au quotidien les mêmes conditions précaires auxquelles ils sont soumis depuis trois décennies, ce combat pour l'autodétermination du peuple sahraoui est aussi devenu le sien. Et c'est tout naturellement que depuis qu'elle a découvert les camps de Tindouf en 2003 elle y repart plusieurs fois par an pour des échanges humains, du soutien et puis surtout immortaliser à travers son appareil photo qui ne la quitte d'ailleurs jamais, des moments de détresse, des moments d'espoir pour aider les Sahraouis dans leur combat.Ces photos, exposées samedi dernier au siège du FLN, auxquelles d'autres seront jointes, vont être publiées par El Watan à la fin de l'année dans un livre regroupant 300 photos, des légendes et des témoignages écrits par la photographe elle-même mais aussi des poèmes de la ministre de la Culture sahraouie Khadidja Hamdi. F. B.