Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni La politique de mise à niveau lancée par les pouvoirs publics tarde à se concrétiser totalement sur le terrain du fait qu'un nombre réduit d'entreprises en ont bénéficié jusque-là. De plus, deux départements ministériels se partagent cette lourde tâche. C'est dire que la dispersion des efforts peut être à l'origine de la lenteur dans l'application de ce programme.En effet, depuis 2001, date du lancement de ce processus par le département de l'industrie, seulement 159 entreprises sur les 900 concernées ont vu l'opération achevée. Si du début des années 2000 à ce jour l'objectif n'est pas encore atteint et le nombre des sociétés concernées par le programme de l'industrie n'excède même pas les 200 le compte est encore très loin. Combien de temps faudrait-il encore à l'Algérie pour mettre à niveau toutes ses entreprises ? Les responsables au niveau du département de Temmar reconnaissent que «la mise à exécution de ce processus incontournable évolue lentement en raison de la complexité du programme lui-même, mais que l'implication de tous est nécessaire pour sa réussite». Pour le financement de ce plan, un fonds spécial, est alimenté par l'Etat visant notamment à former et à perfectionner le personnel, et à améliorer la qualité des produits jusqu'à atteindre la modernisation du tissu industriel.Par ailleurs, le secteur de la petite et moyenne entreprise est en train de mener lui aussi un programme de mise à niveau. Le ministre qui est à charge M. Mustapha Benbada estime que ce même programme a contribué à la prise de conscience que «la croissance passe par l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise». Toujours selon lui, «63% des PME mises à niveau ont confirmé que ce programme avait participé à l'amélioration de leurs activités, notamment dans le management, l'organisation et les procédures de travail ainsi que la maîtrise des coûts et le processus de qualité». Par contre, «55% des actions de mise à niveau ont été réalisées par des consultants nationaux, ce qui a permis l'émergence d'une capacité réelle et qualitative d'expertise nationale». Toute cette politique ambitieuse de mise à niveau des entreprises industrielles et des petites et moyennes entreprises est louable mais si l'Algérie veut ne pas rater le train de la modernité, elle devra concentrer ses efforts et cibler ses priorités en la matière pour réussir ce défi.