Un bon nombre d'équipes connaîtront des changements notables au niveau de leur formation type. Faute de moyens ou en l'absence de joueurs qui en vaillent la peine, on s'est rabattu sur les centres de formation français, sur les espoirs algériens issus de l'émigration qu'on a peut-être eu tort de négliger. Les émigrés, ce phénomène qui s'accentue, constitue une autre destination pour les clubs algériens qui y ont trouvé leur compte. Après la belle saison réussie par Lemmouchia à Sétif, de plus en plus de clubs s'intéressent aux joueurs émigrés. Ces joueurs, sortant généralement des centres de formation français et n'ayant pas pu percer chez les pros, sont convoités aussi parce qu'ils ne sont pas comptabilisés comme étrangers, ce qui permet aux clubs d'élargir leurs possibilités de recrutement en dehors du vivier local. Le club de la Soummam, la JSMB, fortement satisfait de la production de Zerdab, qui a laissé une forte impression la saison écoulée, s'est attaché les services de trois autres jeunes émigrés. Une occasion donc pour ces derniers de justifier leurs «ambitions» et de renforcer un effectif d'élite à court de valeurs sûres. Les observateurs penchent pour cette réelle possibilité, étant donné le peu de cas qu'on accorde à ces catégories, où les éléments intéressants sont soit usés par le banc, soit découragés et finissent par partir. Pour ce qui est du recrutement de joueurs étrangers, on continue, au sein de presque toutes les équipes, à chercher et à tester. Le grand défilé se poursuivra jusqu'à la mi-juillet avec tout ce que cela suppose comme bonnes ou mauvaises surprises. A quelques exceptions, la piste africaine n'a pas été concluante. On a dépensé un argent fou pour des joueurs de moindre qualité dont certains n'ont même pas le niveau de nos remplaçants. Les campagnes visant à faire d'un élément tout à fait ordinaire un joueur d'élite ont multiplié les victimes. Les plus heureux ont été les intermédiaires qui ont pleinement profité de l'opportunité que présentait un marché demandeur mais n'ayant pas d'argent. A part quelques noms ayant brillé à l'ES Sétif ou au MC El Eulma, combien de joueurs ont les supporters ? Très peu et on continuera à courir derrière l'ombre tout en négligeant la proie tant qu'on n'aura pas fixé un certain nombre de critères. La FAF, par le biais du président Mohamed Raouraoua, a bien réagi, en élaborant des règlements qui mettront fin au recrutement d'étrangers. Ce qui limitera les errements des clubs algériens floués, s'enflammant sur la foi d'un CV concocté sur la terrasse d'un café et amplifié par l'intermédiaire de moyens peu convaincants. A. M.