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Le sport, élément fédérateur de la jeunesse Des centaines de milliers de jeunes sont sortis dans les rues suite aux deux victoires de l'équipe nationale de football
Photo : S. Zoheir Par Abdelghani Aïchoun «Assoiffés» de résultats positifs et de bonnes performances à l'échelle internationale, les jeunes Algériens ont exprimé leur joie, suite aux deux victoires de la sélection nationale de football comptant pour les éliminatoires jumelées de la CAN et de la Coupe du monde 2010, le 7 juin dernier à Blida, face à l'Egypte et le 20 du même mois, en Zambie, d'une manière extravagante et inhabituelle. Des centaines de milliers de jeunes sont sortis, tout de go, à la fin des deux rencontres, dans tous les quartiers et villes d'Algérie et même dans certaines villes étrangères, pour manifester leur satisfaction envers le parcours des Verts durant cette phase aller des éliminatoires. Le drapeau algérien a fusé de partout et tous les jeunes Algériens se sont mis au «vert, rouge et blanc». Des scènes que le pays n'avait pas connues depuis plusieurs années. Et malgré le flux gigantesque et ininterrompu des supporters, aucun acte de violence n'a été enregistré si ce n'est quelques accidents de la circulation survenus dans certaines localités. L'éternel slogan «one, two, three, viva l'Algérie» a été scandé, sans cesse, pendant des heures. Comme si les jeunes voulaient montrer de quoi ils sont capables quand l'Algérie triomphe. A l'occasion de ces deux victoires, qui, rappelons-le, ont frayé un chemin pour la phase finale du Mondial, les Algériens n'ont parlé ni de «harraga», ni de «ghorba», ni d'une autre voie supposée être «salvatrice», perçue en tant que telle en tout cas. Ils ont seulement affirmé leur amour envers une Algérie qui gagne. Les manifestations «spontanées» qui ont eu lieu à travers tout le territoire national, les 7 et 20 juin dernier, ont démontré à quel point une victoire, dans un match de football, pouvait faire rêver et redonner espoir à une jeunesse habituée aux déceptions, sur le plan sportif, notamment depuis le début des années quatre-vingt-dix. Deux victoires qui rappellent, donc, combien un événement sportif peut être un élément fédérateur autour duquel se mobilise la jeunesse algérienne. On se souvient que la même ferveur a été enregistrée lorsque Hassiba Boulmerka et Nouredine Morsli avaient remporté des médailles d'or olympiques respectivement en 1992 à Barcelone (Espagne) et en 1996 à Atlanta (Etats-Unis). La chose sportive est une affaire tellement sérieuse que, pour la majorité des Etats, il s'agit d'une priorité qui est gérée avec la plus grande rigueur. On ne lésine jamais sur les moyens afin de développer les différentes disciplines sportives, mais surtout celles qui sont les plus populaires. Et bien évidemment, chez nous, le sport le plus aimé est le football, même si les jeunes Algériens vibrent également à la moindre consécration dans les autres disciplines. Le mouvement sportif national aura tout à gagner s'il réussit à donner une véritable impulsion à la relance du sport. Les deux victoires de l'équipe nationale –surtout si jamais les Verts réussissent à se qualifier au Mondial, maintenant que la qualification à la CAN est presque assurée– devront servir, à tout point de vue, de stimulant ou de déclic pour bien enclencher un processus de réhabilitation de ce secteur. La joie exprimée par la jeunesse algérienne à l'occasion de ces deux victoires ne devrait, en aucune manière, rester sans effet sur le comportement des responsables ayant en charge la gestion de la chose sportive en général et footballistique en particulier. Sinon, «one, two, three, viva l'Algérie» ne sera qu'un vain slogan que les jeunes scanderont à l'occasion d'une victoire occasionnelle…