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Un contrôle strict s'impose pour organiser le secteur à Aïn Defla Le développement des transports s'est fait au détriment de la qualité des prestations
Photo : Riad De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le transport en commun est le régulateur de la vie quotidienne de la population et de l'économie en général. Il constitue également l'un des grands soucis des planificateurs, tant au niveau local que national. Selon les spécialistes du domaine, il est aussi le point le plus important dans le cadre de l'élaboration d'un plan d'aménagement du territoire et de l'urbanisme La performance du secteur des transports dépend de plusieurs paramètres. Ceux-ci sont liés à la présence d'un plan de circulation répondant aux besoins des usagers, aux moyens de transport mis en œuvre, au réseau routier ainsi qu'au comportement des opérateurs, qui sont en contact direct avec la population. Le transport en commun est, certes, le plus sollicité par les citoyens, vu les prix qui y sont appliqués et sa disponibilité. En revanche, il reste encore beaucoup à faire pour propulser ce mode de transport vers un développement rapide à la mesure des mutations économiques et sociales observées en Algérie, lesquelles, sont, évidemment, imposées par les effets de la mondialisation et par bien d'autres paramètres encore. Des dispositions ont été prises par les décideurs pour redynamiser ce secteur afin qu'il joue pleinement son rôle ; des facilités énormes ont été également accordées aux jeunes investisseurs par l'ANSEJ, qui a fait de son mieux pour les accompagner dans ce volet. Cependant, quelques carences ont été enregistrées, ici et là, et concernent en premier lieu le manque de sérieux dans l'exercice de cette activité et, surtout, l'absence d'un système de contrôle efficace permettant de contrecarrer toute infraction ou comportement nuisible de la part des agents de transport. Le secteur des transports dans la wilaya de Aïn Defla n'est pas en reste et semble aussi concerné par ces lacunes. Cette wilaya, dispose d'une configuration particulière en raison de sa situation géographique stratégique, puisqu'elle relie au moyen de son réseau routier important l'est, l'ouest et le nord de l'Algérie. Nul ne peut nier que les moyens de transport aient augmenté ces dernières années et que les grandes lignes soient assurées régulièrement par des bus de différents types. Des efforts sont également déployés afin d'améliorer le transport dans les zones urbaine et rurale. Malheureusement, cette croissance s'est faite dans un cadre beaucoup plus marqué par l'urgence, ce qui a engendré l'anarchie, et non pas par une bonne planification, laquelle assure un développement durable de ce secteur stratégique. Sachant qu'il peut nuire sur plusieurs plans, y compris celui de l'environnement, puisque certains bus et autres moyens de transport, mal entretenus, peuvent produire plus de pollution atmosphérique. Par ailleurs, lors de notre passage sur le site de la gare routière, située au chef-lieu de wilaya, nous avons constaté que les chauffeurs et receveurs continuent de travailler sans uniforme particulier. En plus, de nombreux citoyens se plaignent du mauvais comportement de ces mêmes chauffeurs et receveurs. La relation entre le client et ces derniers doit obéir à des règles bien définies, dont le but est d'améliorer la qualité des prestations offertes. Les sempiternelles attentes aux arrêts de bus continuent de faire perdre beaucoup de temps aux usagers puisque les transporteurs, contrairement à la réglementation, ne prennent le départ que lorsqu'ils ont chargé le maximum de passagers, bien au-delà de la capacité permise. Cette situation, même si elle n'est pas généralisée à toutes les lignes, continue d'influer négativement sur le moral des passagers. Le manque d'hygiène dans certains bus mérite également d'être signalé ; les propriétaires ne déploient aucun effort pour montrer une bonne image de leur moyen de transport. En fait, pour eux, il semble que le maximum d'argent à amasser est le seul souci qui les intéresse. Ce comportement donne ainsi une mauvaise image au secteur des transports, qui a besoin de plus de moyens humains et matériels, afin que le contrôle des nombreux transporteurs opérant dans cette wilaya soit efficace. Concernant le transport urbain mis en service dernièrement dans le chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, il semble que lui non plus n'obéit pas encore aux nouvelles orientations prises dans le cadre de la restructuration, d'autant que les chauffeurs et receveurs n'ont pas encore d'uniforme. Ce mode de transport, qui, évidemment, arrive à réduire les difficultés de déplacement de la population à travers le vaste tissu urbain de Aïn Defla, a été mis en service sans une étude d'impact et un plan de circulation à la mesure de la population. Les arrêts semblent mal implantés et ceux existants ne jouent pas pleinement leur rôle. A titre d'exemple, la polyclinique, située à la sortie ouest de la ville, ne dispose pas d'un arrêt à sa proximité, en dépit du fait qu'elle accueille quotidiennement de nombreux citoyens. De plus, la capacité et le type des bus mis en circulation semblent loin de répondre à l'exigence du transport urbain à travers le chef-lieu de wilaya, qui a vu une croissance rapide de la population ces dernières années. L'établissement d'un plan de circulation d'une ville et d'un plan de transport urbain exigent une étude beaucoup plus spécialisée qui se base sur l'enquête de terrain, fait intervenir des spécialistes dans le domaine et implique, entre autres, l'avis de la population, du fait que c'est elle qui bénéficiera des prestations qu'offrent ces instruments de planification du transport. En somme, dans la wilaya de Aïn Defla ou ailleurs, il reste beaucoup à faire pour restructurer le secteur des transports, un secteur qui s'est développé un tant soit peu anarchiquement, ces dernières années, pour des raisons évidentes liées à la planification et au développement, entamés dans un cadre souvent inscrit dans l'urgence. Remédier à cette situation est possible, mais en développant les réflexions, pour cerner la problématique, et laisser également mûrir les décisions à prendre, le temps qu'il faudra, afin d'obtenir de meilleurs résultats.