C'est en présence des journalistes africains accrédités pour la seconde édition du Festival culturel panafricain d'Alger que des activistes sahraouis ont témoigné hier des endurances commises à leur encontre par les forces de sécurité marocaines lors de leurs arrestations et détentions dans les territoires occupés du Sahara occidental. Conviés par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), les militants sahraouis, organisés sous forme de comité de défense des libertés publiques et des droits de l'Homme au Sahara occidental, ont voulu saisir la tribune africaine qui s'est offerte à eux depuis Alger pour réitérer leur attachement à leur droit légitime, celui de l'indépendance. «Nous sommes là grâce au Comité de soutien, au peuple et au gouvernement algériens. Nous vous demandons, chers frères africains, de soutenir notre cause comme l'a fait l'Algérie pour ce dernier cas de décolonisation dans notre continent. Le Maroc a toujours imposé un mur de silence en éloignant les journalistes étrangers pour empêcher qu'ils rendent compte et témoignent des violations des droits de l'Homme que l'occupant commet à notre égard», déclare le porte-parole du comité sahraoui, Naama Asfary, qui n'a pas caché sa satisfaction de voir autant de médias représentant le continent noir retransmettre cette rencontre, organisée au siège du CNASPS. Le président de ce dernier, Mahrez Lamari, a relevé dans son intervention que l'Algérie ne pouvait pas se permettre de fêter le double événement de la fête de l'indépendance et de la jeunesse sans qu'elle ne serve de tribune à une cause aussi juste et légitime que celle du droit du peuple sahraoui à décider de son devenir, dans le cadre du respect du droit inaliénable des peuples à leur autodétermination. «Depuis Alger, qui est devenue la capitale africaine, le mur de la honte érigé par le Maroc pour séparer les familles sahraouies est symboliquement tombé», a-t-il ajouté. Le porte-parole du Comité sahraoui rappelle, dans son intervention, le piétinement par le Maroc de toutes les décisions prises par le Conseil de sécurité de l'ONU et ce, depuis la présence espagnole : «Depuis 1975, le Front Polisario, représentant unique et légitime du peuple sahraoui, a mené une guerre de libération nationale pour défendre son droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Après le cessez-le-feu, il y a le plan de paix qui stipule l'applicabilité de ce droit mais que le Maroc refuse d'appliquer. Le Maroc continue de défier toutes les résolutions onusiennes. Mais il n'y a pas que cet aspect juridique, il y a aussi le politique en ce sens que les grandes puissances siégeant au Conseil de sécurité continuent d'empêcher une solution politique au conflit. Leur irresponsabilité est également engagée dans le respect des règles élémentaires en matière de droits de l'Homme.» M. C.