De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Les soirées du Panaf se sont poursuivies dans une ambiance quelque peu améliorée dans la capitale de l'Ouest. Malgré le bricolage et le manque de professionnalisme de la part des organisateurs, notamment la direction de la culture, le public a trouvé matière à égayer l'atmosphère. Beaucoup plus nombreux et très animés, les spectateurs ont apprécié la présence des artistes de renommée, notamment les Magic System ainsi que le rappeur et star de la R'N'B, Big Ali qui a créé une ambiance volcanique au sein du public qu'il a surpris avec ses distanciations. De leur côté, le fameux groupe ivoirien, qui a brassé dans ses styles les genres musicaux oranais, notamment à travers des duos et des stars du raï et du monde de la comédie, a trouvé beaucoup d'écho au sein d'un public très appréciateur et aux goûts variés. Privés de leur seule manifestation artistique, le Festival du raï, les Oranais se contentent de peu. Fait saillant durant ces deux soirées du week-end, la présence de la star algérienne du hip-hop Lotfi Double Canon a drainé un public important dans le théâtre de verdure Chekroune Hasni, réaménagé pour la circonstance. Avec ses tubes et ses gestuelles, critiquant, dénigrant, se révoltant contre l'ordre établi, il enchantera les jeunes qui paraissaient avoir appris par cœur son répertoire. Sa présence scénique et ses sorties comiques ont enflammé le Petit Vichy au grand bonheur de l'assistance. De loin, Lotif Double Canon a été la star majeure de ces deux soirées du Panaf à Oran. A noter également le retour de la star du wahrani, l'ancien Joselito, en l'occurrence Bouteldja Blekacem qui est apparu très diminué et fatigué, sans doute par la maladie. Cela fait plus de deux années qu'il n'était pas apparu sur scène. Avec ses tubes d'antan, il apporte une ambiance locale à cette soirée du Panaf. Il sera relayé par la star du raï des années 1970, Bouteïba Sghir qui interprétera les anciennes chansons du temps où Oran était l'une des villes où il faisait bon vivre. Les deux soirées ont été également égayées par des danses exécutées par des troupes africaines, notamment celle du Zimbabwe et celle du Sénégal, en l'occurrence Hlosein.