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La direction de la culture d'Oran face aux exigences de préservation du patrimoine matériel et immatériel Dépassée par les événements et dépourvue de moyens financiers et matériels consistants
Depuis quelques années, le secteur des arts et de la culture connaît une forte régression dans la capitale de l'Ouest. Malgré les efforts de la tutelle et les moyens mis en place pour sa relance, le secteur est toujours dans la léthargie. La direction de la culture d'Oran reste, de loin, une structure sans âme, dépourvue de toute stratégie de travail ou d'approche. Dans une métropole comme Oran, le rendement , et le travail de la direction de la culture restent disproportionnés par rapport à l'ampleur de la tâche qui l'attend. Elle est censée fonctionner sur la base d'un cahier des charges comprenant la préservation du patrimoine oral et culturel, la sensibilisation en matière de culture quotidienne, la préservation des sites et monuments historiques et enfin assurer la coordination entre les associations culturelles de la wilaya. Or, la situation de la direction de la culture nous enseigne une tout autre réalité. Celle de la léthargie et de l'anarchie totale. Aucune action dans le domaine de la préservation du patrimoine n'a été engagée. «Nous avons des projets dans ce cadre. Mais ça n'a pas encore démarré pour des raisons que nous ignorons», nous confie un cadre sous le couvert de l'anonymat pour des raisons évidentes. En fait, ce qu'il faut souligner dans ce contexte, c'est l'absence de profils adéquats à commencer par la première responsable de la direction. En effet, la direction de la culture est dépourvue de compétences dans le domaine de la recherche anthropologique et culturelle, notamment pour ce qui est du programme de la préservation du patrimoine matériel et immatériel. A ce propos, il est important de signaler que le programme ministériel qui vise à établir un agenda de travail pour le recensement et la collecte du patrimoine matériel et immatériel risque de tourner court. Des réunions de travail avec les directeurs de la culture du pays, en présence d'experts, avaient pourtant été organisées à Alger. A Oran, hormis le recensement effectué par des experts et des associations concernant la préservation du patrimoine, aucun autre effort n'a été fourni. Le retard est énorme dans le domaine de la collecte des données sur les œuvres des artistes, écrivains et poètes ; la promotion de leurs travaux ainsi que l'encouragement des jeunes talents artistiques n'ont pas été entrepris. Selon des cadres de la direction de la culture, «il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. Actuellement, nous ne sommes pas libres de nos actes. L'ambiance de travail délétère empêche tout esprit d'initiative». Il faut également signaler l'insignifiance de l'allocation budgétaire, qui ne dépasse pas 3 millions de dinars annuellement. Un budget qui illustre le peu d'importance accordée à ces structures locales de la culture et aux missions qui leur sont dévolues. Le cas de l'organisation du Festival de la chanson oranaise, qui a tourné au fiasco, illustre l'ignorance totale par les responsables locaux de la réalité sociologique de la ville d'Oran. Un festival dédié à la chanson oranaise où tous les styles et genres musicaux ont été présents, sauf l'oranais. Répéter pendant cinq jours les chansons de Ahmed Wahby et de Blaoui El Houari ne cadre pas avec les exigences d'un festival. Les prétextes du wali et des responsables de la culture quant à la préservation de la chanson oranaise restent sans fondement. Le festival s'est déroulé sans public, même les maisons des jeunes ont été appelées à la rescousse pour fournir des bus remplis de jeunes. Des millions gaspillés pour rien. Quel gâchis !