De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi C'est la musique raï qui a été à l'honneur pour cette troisième soirée du Festival panafricain. Qui aurait dit que la capitale de l'Est était catégoriquement vouée à la musique andalouse ? Du moins cet axiome vient d'être rompu par la phénoménale Zahouania lors de sa prestation en cette troisième soirée du Panaf au théâtre de verdure de Zouaghi. Elle a franchi les frontières du malouf non sans avoir forcé le destin aux andalous, mais c'est le malouf qui semble avoir toléré ces tonalités rai. La vedette faisait son entrée sous un tonnerre d'applaudissements émanant des gradins. En préambule, elle émettait quelques paroles du répertoire qui lui est propre. Une façon d'annoncer sa perception du dialecte qu'elle choisit. Tout le public était debout pour répéter en chœur ses chansons. «Je vous aime ya Constantinois, je suis venue pour vous, ay wallah…» C'est l'interlude qui sanctionne à chaque fois ses chansons. Véritable bête de scène, Zahouania n'a laissé aucune présence indifférente à sa prestation. Sa chorégraphie assez spéciale venait s'ajouter à sa voix rauque qui a plongé pour une nuit la capitale du malouf dans l'aria rai venu de l'Ouest. Décontractée dans un jean avec un léger haut vert comme l'espoir, la chanteuse arpentait la scène en tout sens. En d'autres termes, elle a allumé ! Un engouement qui ne confirme que celui qu'elle a pour le public et rien d'autre. Avec une sonorisation flambant neuf acquise dans le cadre du festival, le théâtre de Verdure a vibré. Elle a conquis les jeunes par son jargon direct. Cependant, la jeunesse lui donnait les larmes aux yeux quand ils scandaient continuellement son nom. Il y avait grand monde pour la circonstance. Une assistance formée beaucoup plus de jeunes (80%) aux côtés de quelques familles curieuses, dont des émigrés qui venaient voir ce show. Pour une fois, le théâtre de Verdure a vu ses gradins se remplir de plus d'un tiers. Et encore une fois, on ne va pas faire l'impasse sur le non-respect des horaires de prestations. De fait, programmée à 20heures comme mentionnée dans le programme officiel, la soirée prendra deux heures de retard. Les organisateurs imputent ce retard à l'avion en provenance de la capitale ayant à son bord la star de la soirée. Le public qui commençait à s'impatienter égrenait les minutes d'attente en écoutant de la musique africaine diffusée à grands décibels… sous les yeux assez ouverts de la Gendarmerie nationale qui, faut–il le souligner, présente en nombre, veillait à la sécurité et également à l'organisation à l'intérieur de l'enceinte. Il faut savoir que la soirée avait vu le passage de deux autres artistes sétifien et kabyle, en l'occurrence Samir Staifi et Aït Hamid, qui ont donné respectivement un récital de fête algérienne, invitant ainsi quelques bambins à la danse et créant une ambiance de fiesta d'été… Ces deux prestations seront en outre ponctuées par la production de l'un des chevronnés de la chanson patriotique Med Lamari. Ce dernier n'oubliera pas de réciter son célèbre Afrique, un titre qui reflète parfaitement le Panaf, comme il a chanté un nouveau titre qui n'est autre que l'Algérie et ce, avant de remonter dans le temps pour chantonner son Ah Ya qualbi (oh ! mon cœur)…