L'été, ce n'est pas uniquement les vacances, les moments de détente au bord de la mer, le farniente, et les délices des brochettes et des glaces dans les villes réputées pour ce genre de mets et de saveurs. Pour beaucoup, c'est même l'opposé de tout cela. C'est la chaleur caniculaire dans les cités, au milieu des tas de détritus qui prennent le temps de se décomposer et de dégager leur puanteur. On se fait hara-kiri en subissant les effets néfastes de pratiques non citoyennes qui consistent à jeter les ordures partout, squattant tous les espaces pour en faire des décharges sauvages. Dans les quartiers, à proximité des habitations, ces endroits prolifèrent, tout comme les bestioles qui s'y reproduisent et y évoluent avant de s'éparpiller et d'investir tous les lieux jusqu'aux demeures. Leur capacité de nuisance n'est pas à dédaigner, leurs piqûres pouvant être très dangereuses. Moustiques, mouches, cafards et rats sont des vecteurs de nombreuses maladies telles que la diarrhée, la dysenterie, la poliomyélite, la fièvre typhoïde et le paludisme. Les scorpions font eux aussi de ces tas d'immondices leur lieu de prédilection et ne se limitent pas aux seules wilayas du Sud. C'est dire que l'homme fait son propre malheur. Mais on ne semble pas mesurer les conséquences de ces comportements dénués de bon sens. Les services de santé ont d'ailleurs fort à faire dans ce domaine, durant la période estivale notamment. Les enfants sont évidemment les plus touchés et payent de leur santé le manque de lucidité des adultes. Même si on en parle, ce sont toujours les autres qui en sont la cause. L'insalubrité, ce n'est jamais soi-même. Pourtant, la responsabilité est collective. Logiquement, le salut doit l'être aussi, puisque ce sont tous les citoyens qui sont tenus de remédier à cette situation. L'hygiène individuelle et collective est pratiquement le seul rempart contre les maladies dues à l'absence de propreté. Il est tellement facile de les combattre en luttant contre la prolifération des insectes et des rongeurs qui en sont à l'origine, avec une seule arme : le civisme, donc la salubrité. Les citoyens doivent le savoir et l'appliquer sur le terrain, par le biais d'actions d'information et de sensibilisation. Les pouvoirs publics ont pour tâche de faire prendre conscience sur les risques encourus faute d'hygiène et d'agir, en collaboration avec la population, de manière à assainir le cadre de vie. Une tâche ardue en perspective, mais nécessaire. R. M.