Le vaccin, c'est désormais la seule et dernière solution pour stopper la propagation de la grippe porcine dans le monde. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) en est convaincue et estime même que le virus H1N1 «ne peut pas être arrêté, et donc tous les pays vont avoir besoin de vaccin», a annoncé le Dr Marie-Paule Kieny, directrice du service de l'OMS chargé de la recherche sur les vaccins. La recommandation est on ne plus explicite : tous les pays du monde vont avoir besoin de vaccin, notamment pour leurs personnels de santé, s'ils veulent limiter les ravages de cette pandémie. Ainsi, les médecins, infirmières et aides-soignants doivent être vaccinés en priorité «afin de maintenir en marche les systèmes de santé» qui doivent pouvoir continuer à soigner les malades, a expliqué encore hier le Dr Kieny dans une déclaration rendue publique par la presse. Cela dit, le vaccin contre la grippe porcine ne devrait être prêt qu'en septembre ou octobre, précise le Dr Kieny. Ce qui laisse encore beaucoup de temps au virus pour se propager et semer la panique. Cependant, l'OMS maintient sa sérénité et ne cède guère à l'alarmisme. Preuve en est, elle maintient toujours ses recommandations habituelles pour la vaccination contre la grippe saisonnière. D'un autre côté, adoptant un ton rassurant, l'OMS fait savoir que les laboratoires qui travaillent à la fabrication du vaccin seront capables de produire «2,5 milliards de doses en six mois» mais il faudra peut-être un an avant d'avoir «les quantités suffisantes», a averti récemment M. Ruiz, coordinateur de l'Organisation panaméricaine de santé (OPS). A ce propos, la ministre américaine de la Santé, Kathleen Sebelius, a annoncé dimanche une nouvelle enveloppe d'un milliard de dollars pour l'achat de composants destinés à fabriquer le vaccin contre la grippe porcine. Sur un autre chapitre, outre la vaccination du personnel de santé, pour «réduire la transmission de la maladie, ainsi que la mortalité», l'OMS recommande de traiter en priorité les groupes qui risquent le plus de présenter des complications, comme les femmes enceintes ainsi que les personnes atteintes de maladie chronique. Les enfants de plus de cinq ans devront également être parmi les premiers vaccinés car «ce sont des amplificateurs» de la pandémie parce qu'ils sont rassemblés dans des écoles», a ajouté le Dr Kieny. Rappelons enfin que les Etats doivent adapter les recommandations de l'OMS pour la stratégie de vaccination en fonction de «la situation épidémiologique qui est différente selon les pays» notamment en ce qui concerne la gravité des symptômes. L'Algérie, quant à elle, a déjà fait part de sa disposition à acheter un stock important de vaccins pour protéger sa population contre cette pandémie ravageuse. Une stratégie nationale de vaccination est sur le point d'être élaborée par le ministère de la Santé. A. S.