De notre envoyé spécial à Sétif Salah Benreguia Compte tenu des différents projets de construction lancés au niveau national, les pouvoirs publics sont dans la mesure de revoir, encore une fois, leur position concernant la loi sur l'extraction du sable des oueds. Alors que la loi portant interdiction d'extraction des matériaux alluvionnaires (sable) des oueds sera effective début septembre prochain, après un report de deux ans, le département de Sellal compte trouver une solution «transitoire» à cette problématique d'autant que les besoins de cette matière sont immenses. En d'autres termes, laisser les spécialistes extraire du sable des oueds au détriment de tous les dangers portés à l'écosystème. «Logiquement, on n'a plus le droit d'y toucher, mais il y a des gens qui ont investi dans des projets de construction. C'est vrai, il y a eu un développement des carrières, mais, apparemment, c'est insuffisant. De ce fait, on va essayer de trouver une autre solution moyenne, car il n'y aura pas un autre projet de loi sur ça», c'est ce qu'a indiqué, lundi dernier, le ministre des Ressources en Eau depuis Sétif où il a visité plusieurs chantiers relevant de son secteur. La même source a, à ce propos, indiqué qu'afin de faire face à l'immense demande, notamment de la part des chantiers relevant du secteur de l'Habitat, ainsi que les barrages programmés durant cette année, son département est en train de réfléchir à cette question, sans pour autant contourner la loi en vigueur. «Nous sommes en train de réfléchir là-dessus avec le ministère de l'Habitat, le principal concerné. Compte tenu des projets lancés [5 barrages pour cette année, ainsi que d'autres tel que le nouveau million de logements, ndlr], on va se concerter et tenter de trouver une solution transitoire afin de satisfaire cette demande», ajoute-t-il plus loin. En d'autres termes, le ministère des Ressources en eau va trouver la solution idoine pour permettre de poursuivre l'extraction de sable des oueds, sans pour autant violer la loi en vigueur. Comment ? Le ministre dit ne pas connaître, à présent, sous quelle forme. Par ailleurs, concernant la visite de lundi dernier, M. Sellal a indiqué que le projet des transferts hydrauliques vers les hautes plaines sétifiennes sera livré en 2012. C'est en effet, dans la commune d'El Ouricia que le ministre s'est enquis de l'avancement de ce projet, qui regroupe deux aménagements distincts dénommés «systèmes Est et Ouest». Le but recherché par la construction de ce projet est d'alimenter en eau potable et en eau d'irrigation, selon Sellal, l'ensemble de la région de Sétif. «Il s'agit d'un projet destiné à consolider le développement social et économique de toute la région à travers l'alimentation en eau potable d'une population totale évaluée à 1,7 million d'habitants et l'extension de l'irrigation à grande échelle sur une superficie de plus de 36 000 hectares», nous ont expliqué les responsables locaux. En clair, le «transfert Est», se fera à partir du barrage d'Erraguene (Jijel) vers celui projeté à Draa Eddis, permettra, au moyen d'un volume transféré de 189 millions de m3 par an, de renforcer l'AEP de 9 agglomérations totalisant une population de 920 000 habitants et favorisera l'irrigation des plaines d'El Eulma, essentiellement céréalières, sur une étendue de 20 000 hectares, précisent les mêmes sources. Le second transfert, dit «système Ouest», depuis le barrage d'Ighil Emda (Kherrata) vers les Hauts-Plateaux, à l'Ouest, permettra, au moyen d'un volume de près de 120 millions de mètres cubes par an, via un barrage projeté à Mahouane, dans la commune d'El Ouricia, le renforcement de l'AEP de 10 agglomérations pour une population de 780 000 habitants, ainsi que l'irrigation des hautes plaines sétifiennes sur une superficie de plus de 16 000 hectares, ajoutent-elles plus loin. Un projet de la réalisation d'une station d'épuration des eaux usées de 37 000 mètres cubes de débit et d'une capacité de traitement de 230 000 équivalent-habitants, doté d'une autorisation programme de 1,2 milliard de DA, a également été inspecté par Sellal. Les travaux, à 95 % de réalisation, devraient être réceptionnés en septembre prochain.