Photo : Riad Par Amel Bouakba Le Panaf 2009 a cela d'unique. Il a réussi à créer une véritable symbiose entre les pays africains et à rapprocher superbement des peuples qui, bien qu'appartenant au même continent noir, se méconnaissaient, pour ne pas dire s'ignoraient. Ils ne semblaient se connaître que par les yeux des autres, des médias étrangers et à travers les clichés qui, bien souvent, sont trompeurs. Les festivités organisées depuis le début du Festival panafricain ont montré à quel point le public algérien tout comme les participants africains venus des quatre coins du continent étaient avides d'événements qui permettent le contact entre les enfants du continent. «C'est la première fois que je viens en Algérie et je ne m'attendais pas à un tel accueil. Fabuleux et incroyablement chaleureux.» Ce sont là les paroles de Morsylla, un artisan sénégalais qui expose dans le cadre du Panaf, au palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, de petites merveilles africaines. Ces mots résument l'appréhension et les préjugés de certains Africains qui avaient des a priori sur le comportement des Algériens et qui redoutaient une attitude xénophobe et raciste. «A tel point que je n'avais pas envie de venir», nous confesse un autre Sénégalais, Djabel Seck, (c'est lui qui confectionne les chaussures du président sénégalais Abdoulaye Wade, nous confie-t-il). Mais après avoir foulé le sol algérien, balayé les préjugés préconçus, les idées reçues, il déclare : «C'est un peuple accueillant et ouvert que nous avons découvert.» Il poursuit avec le même engouement : «Il fallait venir ici pour voir à quel point les Algériens sont sympathiques et accueillants», proclame notre interlocuteur. «Le courant passe bien entre les exposants et le public.» Et ça se voit. Notre interview est d'ailleurs entrecoupée à plusieurs reprises par les rires et les discussions amicales entre les uns et les autres. «L'accueil est impeccable. Vous êtes les meilleurs [algériens, ndlr], aucun pays africain n'a réussi à organiser le Panaf et l'Algérie l'a fait à deux reprises», lâchent de leur côté Tabitha Kambaye, Omar et Fata Koumaté, des exposants tchadiens. Même impression chez Dumsani, un exposant du Swaziland. «I' m so happy, the people is very nice and friendly» (je suis très heureux, le peuple est formidable et amical). Souleymane est, lui, camerounais. Il ne cache pas son plaisir d'être là : «Je ne regrette pas d'être venu, bien au contraire. Je me réjouis d'être ici. J'ai trouvé un peuple très sympa. Nous, Camerounais, nous ne vous voyions pas l'Algérie comme un pays africain, nous le percevions plus proche de l'Europe. Mais, personnellement, j'ai été agréablement surpris de trouver que les Algériens sont fiers d'être africains.» Le même enthousiasme est constaté du côté des exposants égyptiens, tunisiens et brésiliens (le Brésil est l'invité du Panaf, au même titre que les Etats-Unis). «Le Panaf nous a offert l'opportunité exceptionnelle de nous connaître, de nous découvrir les uns les autres. C'est formidable. Avant de venir, on ne s'attendait pas à voir un peuple aussi chaleureux et ouvert», nous avoue-t-on. Les produits exposés aux couleurs de l'Afrique ont fortement intéressé le public. Certains artisans ont même écoulé leurs marchandises durant les premiers jours de l'exposition. Ce qui les a amenés à exprimer le souhait de trouver des partenaires algériens pour s'installer en Algérie. Un aspect a beaucoup été apprécié par les participants. Celui d'avoir eu la chance de prendre part au Panaf aux frais du pays hôte. En effet, la prise en charge (voyage, hébergement, restauration, déplacements…) est gratuite, dans le cadre du Panaf. Une scène a retenu l'attention du public et de toutes les personnes présentes. Elle illustre le brassage des cultures et la parfaite symbiose entre tous les Africains. Une danse improvisée par une femme sur des rythmes algériens (sétifien, chaoui, kabyle) a entraîné aussi bien le public que les exposants qui se sont essayés à des pas de chez nous. Formidable harmonie qui a suscité l'exaltation. D'ailleurs, les caméscopes et les appareils photo ont tout de suite commencé à immortaliser ces rares et magnifiques instants. Alger s'est habillée aux couleurs et aux senteurs de l'Afrique. Le Festival panafricain a été l'occasion rêvée pour des milliers d'Africains de venir célébrer dans la capitale algérienne la richesse incroyable du continent noir. La liesse a fini par gagner toutes les manifestations organisées dans le cadre du 2ème Festival culturel panafricain. Une véritable kermesse africaine qui dévoile les multiples facettes d'un continent dans toute sa splendeur.