Photo : Riad Par Amel Bouakba Plus d'une quarantaine de ministres africains de l'Environnement présents à Alger dans le cadre de la Conférence africaine sur les changements climatiques ont adopté une plate-forme commune pour faire face à ce phénomène. Celle-ci devra leur servir de base dans les négociations aux Conférences sur le climat de Poznan en Pologne (décembre 2008) et de Copenhague au Danemark (décembre 2009). La plate-forme d'Alger met en exergue les besoins de financement du continent africain pour lutter contre les changements climatiques, la reconnaissance du phénomène de migrants climatiques et l'importance des forêts africaines, dont celles du bassin du Congo dans la lutte contre l'effet de serre. La plate-forme souligne la nécessité d'un meilleur partage des mécanismes de développement propres (MDP) qui permettent aux pays développés de compenser une partie de leurs émissions de CO2 en investissant dans un projet propre au Sud portant sur l'énergie ou la reforestation. La conférence d'Alger tenue mercredi et jeudi derniers à l'Aurassi appelle aussi à une alliance intercontinentale pour tirer profit de l'expérience des autres groupes développés en matière de transfert technologique et financier. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Cherif Rahmani, a insisté à cette occasion sur la promotion de la coopération entre les pays qui sont à l'origine des émissions de gaz à effet de serre et les pays pauvres, notamment ceux d'Afrique qui subissent les effets de ce phénomène climatique. Il a affirmé la nécessité d'accompagner et d'aider les pays africains dans le cadre d'un «partenariat permanent qui repose sur le principe gagnant-gagnant». Selon le ministre, la plate-forme d'Alger traduit les résultats «fructueux» de la conférence africaine qui a réussi à mobiliser le continent africain. «L'Afrique a décidé de peser sur les décisions et sur les négociations des deux conférences décisives sur le climat», dira-t-il. «Il y aura une position africaine commune, l'Afrique entend et veut parler d'une seule voix», a affirmé le ministre algérien délégué aux affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel. Par ailleurs, le ministre français de l'Ecologie, M. Jean-Louis Borloo, qui est aussi le représentant de l'Union européenne, a qualifié la plateforme d'Alger, visant à mettre en place une alliance continentale et intercontinentale d'«évolution décisive». Cherif Rahmani, qui préside le groupe Afrique dans la négociation climatique, a espéré la conclusion d'un «pôle de négociation uni» avec l'UE. Selon lui, «les ministres sont décidés à élargir l'alliance africaine à l'UE : elle pourrait être mise sur la table à Poznan», lors de la prochaine Conférence des Nations unies sur le climat, en décembre à Pologne. L'Afrique et l'Union européenne veulent ainsi s'unir pour arriver en un front uni à la négociation décisive de Copenhague en décembre 2009 sur le changement climatique. La communauté internationale doit finaliser, lors du sommet sur le climat deCopenhague en décembre 2009, le nouvel accord climatique qui prendra la relève du Protocole de Kyoto dont les premiers engagements expirent fin 2012.