De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier vers 9 h du matin, le siège de la wilaya d'Annaba était bloqué par des centaines de taxis jaunes venus de toutes les stations de la ville pour protester contre la non-application de la réglementation régissant le secteur des transports. Des doubles files s'étaient formées devant les entrées de cette institution, laissant cependant libre l'entrée officielle que des policiers en faction gardaient. A quelques mètres du portail, plus d'une centaine de chauffeurs de taxis s'étaient rassemblés pour écouter leur représentant leur expliquer la situation et décider ensemble de la conduite à tenir. Le mot grève illimitée fusa de toutes parts suivi d'applaudissements «nourris». «Nous voulons juste nos droits et que les lois soient appliquées, lança un des grévistes, on ne peut plus tenir comme çà !» Les protestataires ont demandé que les problèmes liés à l'exploitation de la licence de taxi soient définitivement réglés. Selon le secrétaire chargé de l'organique au sein du syndicat des chauffeurs de taxi SNTT, affilié à l'UGTA, les prix pratiqués par les titulaires de licence ont été majorés ces dernières années atteignant aujourd'hui 10 000 DA mensuellement, ce qui n'est pas du tout rentable, avec tout ce que cela implique comme dépenses pour le chauffeur de taxi. «Ajoutez à cela, le fait qu'il faut payer d'avance 2 ans de location et vous avez un ‘taxieur' au chômage», nous lance un des représentants. Vers 10 h, le chef de l'exécutif reçut finalement les syndicalistes qui lui exposèrent la situation pendant près d'une heure avant de revenir informer leurs collègues, restés dehors, du déroulement de la réunion tout en leur annonçant la tenue d'une autre à 14 h 30 en présence des directeurs des transports, des moudjahidine, du chef de sûreté et du président de l'APC de Annaba pour essayer de trouver une solution définitive aux problèmes posés. Le siège fut ensuite levé et les taxis revinrent à leurs stations respectives en attendant les décisions qui seront prises par les responsables. La grève, toujours effective au niveau de la plupart des stations, a quelque peu paralysé les transports, très vite pris en charge par les clandestins au grand dam des chauffeurs de taxi qui continuent pourtant à chômer.