Considéré -et à juste raison, d'ailleurs- comme le meilleur club de football au monde, le Real Madrid fait chaque année honneur à sa réputation : il ne recrute que les meilleurs. Peu importe le prix, la direction de l'équipe madrilène se paye toutes les têtes d'affiche, quitte à s'endetter jusqu'au cou. C'est une sérieuse question de prestige et de standing. Outre un palmarès extraordinairement étoffé, le club «royal» est, incontestablement, l'une des plus grosses machines du spectacle de masse au monde. Cet été, comme les précédents, le Real a fortement chamboulé la planète foot en s'octroyant les services d'une pléthore de stars mondiales. Les faramineux contrats passés avec les athlètes les plus en vue ont fait oublier la crise économique mondiale aux inconditionnels de la balle ronde. Le transfert du Portugais Cristiano Ronaldo, à lui seul, a plafonné à 94 millions d'euros. C'est le joueur le plus cher de l'histoire. Un record supplémentaire accroché au tableau des Noir et Blanc. Les dépenses ne se sont pas arrêtées là, car la formation phare de la capitale ibérique a aussi épinglé à son tableau de chasse le Brésilien Kaka (67 millions d'euros), le Français Karim Benzema (35 millions d'euros), l'ex-Valencien Raul Albiol (15 millions d'euros) et tant d'autres encore. Ce renfort haut de gamme vient en appoint à un effectif de rêve déjà existant. Citons, au passage, les Casillas, Salgado, Torres, Sneijder, Robben, Van der Vaart, Van Nistelrooy, Raul et compagnie. Disons qu'il s'agit, tout simplement, d'une tradition ou d'une marque de fabrique qui veut que les Galactiques soient toujours les plus attrayants. Au cours de ces dix dernières années, toutes les gloires planétaires du jeu à onze ont endossé le maillot blanc du Real au moment le plus fort de leur carrière. Zinedine Zidane, Luis Figo, David Bekham, Luis Ronaldo, Makelele, Owen, parmi des dizaines d'autres, ont usé leurs crampons dans l'arène de Santiago Bernabeu Stadium, hissant très haut l'étendard des Merengues. Pour manager tout ce beau monde, le nouveau président, Florentino Pérez, s'est, également, offert les talents de l'ancien coach de Villarreal, Manuel Pellegrini. Réputé fin tacticien, l'entraîneur chilien dispose, désormais, de tous les éléments dont il puisse rêver. Tous les moyens lui sont offerts pour redonner au club son leadership dans la liga. Faut-il rappeler que les Catalans du FC Barcelone lui ont ravi, l'an dernier, tous les titres malgré son armada de joueurs ? Les observateurs sont unanimes à prédire, pour cette année, une revanche éclatante du Real. «En s'octroyant des joueurs rapides, mobiles, polyvalents et célèbres, le Real Madrid a non seulement fait rêver des millions de socios, mais, également, servi un dessein tactique évident, s'offrant une grande latitude stratégique et dupliquant à l'infini ses possibilités, notamment offensives.» «Le strass rejoint, cette fois, la palette tactique», relève, de manière générale, la presse sportive. Cependant, certains analystes n'excluent pas des problèmes de cohésion, d'ego et de leadership au sein de ce dream team. «On se retrouve avec un recrutement complètement insensé où les joueurs offensifs sont légion. Et la lutte des ego dans tout cela ? Personnellement, je suis à deux doigts de mettre quelques sous sur le pari qu'aucun trophée ne viendra compléter le palmarès merengue cette saison», souligne un autre commentateur sportif. En somme, les folles dépenses de recrutement concédées par la nouvelle présidence du Real suscitent, encore et pour longtemps, des commentaires dans les médias du monde entier. C'est déjà une grosse opération de communication qui met les Galactiques à la une des journaux. La Liga promet d'être très disputée cette année. Et le classico atteindra sûrement des sommets d'audience aux quatre coins du monde.