La production de tomate attendue cette année est importante mais en deçà de la récolte de l'année dernière. Les prix, qui restent élevés malgré la saison propice à ce fruit prisé par les consommateurs, renseignent sur un recul dans la production.Les statistiques concernant cette filière, selon certains professionnels contactés, font part d'une superficie plantée de l'ordre de 11 000 ha avec des taux de production estimés à 3 quintaux à l'hectare. Nous remarquerons, cette année, une baisse significative des superficies plantées puisque le bilan avancé l'année précédente par le ministère de l'Agriculture faisait état de la plantation de 17 863 ha, soit une hausse de 54% par rapport à la campagne 2007. Cette année encore, comme la précédente, les principales régions où est cultivée la tomate sont Annaba, Skikda, El Tarf, et Guelma. Ces dernières zones, comme à l'accoutumée, accaparent les plus grandes superficies de culture.A souligner qu'une recrudescence des maladies affectant cette production maraîchère, telle la Tuta Absoluta et la mineuse de la tomate, sont à l'origine du recul de la production de ce produit de large consommation, ont encore indiqué des spécialistes. «Cette année, il y a eu beaucoup de foyers de ces pathologies dans les wilayas productrices», expliquent-ils. Autre raison de cette baisse de la production : la diminution des surfaces semées par les fellahs à cause justement de ces maladies, ou encore l'annulation pure et simple de cette culture.Cela étant, et malgré ces contraintes, notre source déclare que la campagne de récolte de la tomate s'annonce normale malgré les prix jugés élevés. «S'il y a eu une abondance de production, les prix n'auraient pas augmenté pour atteindre les 60 DA le kg», ajoute encore notre interlocuteur qui n'omettra pas de dire que le produit sera disponible jusqu'au mois de Ramadhan. Selon lui, la tomate fraîche sera renforcée par la tomate industrielle qui a déjà fait son apparition sur les étals des marchés. A propos justement de cette dernière filière, les conserveurs continuent à tirer la sonnette d'alarme. Selon eux, 19 usines sont à l'arrêt avec tout ce que cela entraîne comme perte d'emplois. Alors que les besoins en consommation de la tomate concentrée sont de l'ordre de 100 000 t/an, les industriels ne transformeront que 40 000 t, avec un déficit de 60 000 t, d'où le recours à l'importation. Les professionnels parlent d'une mauvaise campagne cette année, mais mettent en exergue les démarches entreprises par le président de l'Union nationale des agriculteurs pour venir en aide aux transformateurs qui sont en difficulté, de même que l'Etat qui a procédé à l'effacement des dettes des fellahs. B. A.