La filière de la tomate à l'Est du pays a enregistré durant la saison agricole 2008, un regain de dynamisme en dépit des appréhensions affichées à cause des fluctuations climatiques, ayant surtout caractérisé l'hiver.Réputée pour sa production abondante et ses unités de transformation, Guelma s'attend à une production intéressante. En effet, selon la direction des services agricoles (DSA), la région table sur un prévisionnel de plus de 1 million de quintaux de tomate. Cette production attendue, qui représente le double de celle de l'année écoulée, où il a été enregistré 530 000 qx de tomate, est rendue possible grâce à l'augmentation des superficies atteignant 4 700 ha, soit 1 000 ha de plus par rapport à 2007. La reprise de cette spécialité agricole, ayant périclité durant les années 1990 à cause des dysfonctionnements dans l'organisation de cette filière, a été favorisée, laisse-t-on entendre, par les mesures de soutien accordées par l'Etat aux producteurs, depuis les labours jusqu'à la vente du fruit, à des prix motivants. Cette augmentation de la production de tomate en quantité et surtout en qualité est due également à la bonne conduite de l'itinéraire technique depuis le piquage des plants de tomate, en passant par leur traitement phytosanitaire et l'irrigation, jusqu'à la récolte du fruit, explique-t-on. Pas moins de 4 600 t de concentré de tomate ont été réalisées en 2007 sur une production livrée à la transformation de l'ordre de 220 000 qx. Rappelons à ce propos que la filière tomate industrielle a vécu durant les deux dernières années une situation de crise. L'importation frauduleuse de concentré de tomate a mis en péril toute une filière et entraîné la fermeture de plusieurs unités de transformation, ajouté à cela l'inexistence d'espaces de stockage pour le surplus de production. Des 29 transformateurs qui existaient à l'échelle nationale, il n'y a pas si longtemps, il n'en resterait que 17, concentrés à l'est du pays, eux aussi en passe de mettre la clé sous la porte. Les raisons de cette banqueroute outre les raisons évoquées plus haut, l'absence d'une politique agricole nationale franche, non pas un soutien dans toute sa démesure à coups de milliards de dinars mais d'accompagnement technique, vulgarisation et assainissement définitif du foncier agricole pour les milliers d'agriculteurs qui constituent le premier maillon indispensable pour la pérennité de cette filière. De l'avis même d'un spécialiste en la matière et consultant agronome à Guelma, il faudrait augmenter le rendement par hectare et diminuer le coût des charges que subissent les cultivateurs de tomate. Aujourd'hui, ce coût est évalué entre 5 et 6 DA/kg récolté pour un investissement de 200 000 DA/ha travaillé avec une semence hybride. A noter également à titre informatif que la consommation de concentré de tomate (ingrédient nécessaire dans la cuisine algérienne) est passée de 0,40 kg/ habitant/an au début des années 1960 à 4 kg durant les années 1990, pour atteindre en moyenne 10 kg ces deux dernières années.