Pour lutter contre les innombrables maux minant le cinéma arabe, les présidents de festivals, réunis hier à huis clos, ont résolu de créer un site Web. «Il sera destiné à faire connaître notre cinéma au-delà de nos frontières et à donner une meilleure image des Arabes», a indiqué l'Egyptienne Souheir Abdelkader, directrice du Festival du cinéma pour enfants et directrice du Festival international du Caire : «Pour réussir des festivals, il ne faut pas compter sur le fax ou l'Internet. Des rencontres de ce genre sont primordiales pour parvenir à accorder nos violons, surtout dans la perspective de distribuer nos films en Occident.» Elle souligne, cependant, que la réunion prochaine des présidents, programmée au Caire, est tributaire de la création du site Web. Un peu plus prolixe, Rachida Chbani, la directrice du Festival du cinéma arabe de Bruxelles, dont la quatrième édition doit avoir lieu en novembre prochain, a indiqué que, mis à part la décision de se doter d'un site Internet, les présidents des festivals ont émis deux propositions qui devront être tranchées lors de la rencontre du Caire : la création d'un fonds de soutien aux réalisateurs arabes et l'attribution du prix du film au réalisateur et non au producteur ou au distributeur : «Ce fut une réunion intéressante», a-t-elle conclu. Ayant déjà participé à la rencontre de l'année dernière, le directeur technique du Festival irakien du court métrage, Michel Temimi, a estimé que la réunion de cette année a été un peu plus efficace : «En 2008, nous avions discuté d'aspects qui étaient soit stériles, soit ardus. Cette année, nous avons décidé de débattre de points accessibles : le timing et la coordination entre les différents festivals du cinéma arabes -qu'ils se tiennent à l'intérieur de nos frontières ou en Occident comme à Compostelle, à San Francisco, Rotterdam ou à New Delhi- et de la difficulté de la circulation et de la qualité des copies des films.» La réunion des présidents des festivals du film arabe de l'année dernière, tenue à huis clos, n'avait pas non plus donné de résultats concrets. Hormis des professions de foi et la nécessité d'«étudier des moyens de coordination entre les différents festivals», dixit Hamraoui Habib Chawki, aucune décision n'avait été prise. A l'évidence, ce qui sépare les décideurs des pays arabes est plus important que ce qui réunit ses cinéastes.