Le festival international du film arabe d'Oran, le troisième du genre depuis son institutionnalisation, reflète l'image d'un cinéma arabe vivant s'accorde à reconnaître bon nombre de participants. "Une image authentique, à travers les films en lice pour l'Ahaggar d'Or", a souligné Adnane Madanat, critique cinéma et responsable du département de cinéma à la fondation "Shoman" à Amman (Jordanie). "Cette initiative dédiée à Al-Qods est une première dans le monde arabe", a-t-il indiqué. Interrogé sur le cinéma palestinien notamment le documentaire qui a commencé avec la résistance, M. Adnane a loué le courage et le professionnalisme des cinéastes palestiniens qui réussissent la réalisation de longs-métrages. Des œuvres qui occupent aujourd'hui une place de choix dans différents festivals organisés à travers le monde, à l'exemple du film "Aïd Milad Léïla", projeté en hors compétition et qui a été primé à Dubaï en 2008. Pour sa part, Magdi Ahmed Ali, réalisateur égyptien, estime que le festival international du film arabe d'Oran a réussi à montrer "le vrai visage de l'Algérie, une image d'un pays jaloux de son appartenance civilisationnelle". Selon Magdi Ahmed Ali, connu pour avoir séjourné en 1984 à Bouira (Algérie) où il avait enseigné à l'Institut technologique de l'éducation, l'Algérie "est un pays pivot dans le monde arabe qui a marqué un retour en force dans le concert des nations". A une question relative à la situation du cinéma arabe, M. Magdi estime qu'il se porte bien malgré les contraintes financières auxquelles il est confronté. Il a estimé également qu'il est temps de créer "une industrie cinématographique basée sur l'autofinancement pour permettre au cinéma arabe de négocier au mieux sa place sur le marché". "Quoi de plus noble que d'honorer le cinéma palestinien et de le soutenir dans sa lutte contre l'occupant israélien pour libérer ses territoires", a souligné l'actrice réalisatrice syrienne, Waha Raheb, qui a mis en avant le bien fondé du festival international du film arabe d'Oran pour avoir réuni les professionnels et la critique dans les mêmes espaces. "Dédier ce festival à la Palestine et sa cause juste est le moins que l'on puisse faire en signe de solidarité", a-t-elle déclaré. De son coté, le comédien égyptien Ahmed Badir a affirmé que le festival international du film arabe d'Oran, à l'instar des autres rendez-vous cinématographiques arabes, est devenu une passerelle et un moyen de rapprochement entre les peuples arabes. L'hôte de cette troisième édition du festival international du film arabe d'Oran, M. Badir a déclaré à l'APS que ce genre de manifestations permet en plus de l'apprentissage entre les professionnels du 7e art dans les mêmes espaces, de tisser et raffermir les liens entre les peuples arabes et de favoriser les échanges d'expériences entre les créateurs arabes. L'acteur égyptien, qui a eu l'occasion de visiter l'Algérie à la faveur d'une production théâtrale avec des artistes algériens, a souligné que le festival international du film arabe d'Oran est "fantastique et va droit au cœur", faisant remarquer que "ce festival est à la fois simple et profond. Il puise sa force dans sa crédibilité". Ahmed Badir a également indiqué que les cultures et les traditions des peuples arabes ont les mêmes prolongements, les mêmes racines, en rappelant qu'il s'agit d'une communauté de destin qui poursuit les mêmes objectifs. "Ce qui est une caractéristique propre qui nous incite, au plan cinématographique arabe, à travailler en commun", a-t-il dit, enchainant "un travail cinématographique qu'il faut hisser à un niveau mondial pour exposer nos idées, nos préoccupations, nos soucis, au monde, avec des outils sophistiqués et de hauts niveaux cinématographiques ". L'acteur égyptien a évoqué l'existence de travaux cinématographiques arabes qui malheureusement, a t-il dit, "sont loin de refléter les aspirations et les espoirs des artistes et du public arabe". L'artiste a, d'autre part, estimé que cette troisième édition du festival international du film arabe d'Oran, dédiée au cinéma palestinien et à la cause palestinienne, est un soutien de plus pour ce peuple qui lutte pour sa juste cause, "une sensibilité propre aux peuples arabes". R.T.