La décision de supprimer les crédits à la consommation octroyés par, notamment, les banques étrangères implantées en Algérie suscite moult interrogations, en plus, bien sûr, de la désolation et de l'incompréhension des citoyens. En effet, l'article 75 de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 est en porte-à-faux avec la décision d'installer une centrale des risques par la Banque d'Algérie. Car l'objectif visé par cette centrale est de recueillir auprès de chaque banque et établissement financier le nom des bénéficiaires des crédits, la nature et le plafond des crédits accordés, le montant des utilisations ainsi que les garanties consenties pour chaque crédit. Les questions qui s'imposent d'elles-mêmes dans ce cas de figure sont : les pouvoirs publics, à leur tête le ministère des Finances, ont-ils pris en ligne de compte le «vœu» affiché par l'institution de Laksaci de moderniser la centrale des risques ? A cet effet, elle compte lancer incessamment un appel d'offres pour la fourniture, l'installation et la mise en œuvre, clés en main, des logiciels et équipements nécessaires à l'implémentation de la centrale des risques de standard international. A quoi servira cet organisme si la majorité des crédits sont supprimés par la loi de finances complémentaire 2009 ? L'article 75 de ladite loi enterrera-t-il définitivement cette centrale ? Et, enfin, le rôle de cette centrale sera-t-il réduit à la gestion des risques observés dans les crédits à l'immobilier ? Rien n'est moins sûr. En l'absence d'une explication, le flou le plus total plane sur ce point. Quant à l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), elle n'a pas voulu commenter cette décision. «Cette loi est décidée par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, et on n'a pas de commentaire à faire à ce sujet», s'est contenté de répondre un responsable de cet organisme. A la question de savoir si cette mesure pourrait inciter les banques à octroyer plus de crédits à l'immobilier avec davantage de facilités, la même source a indiqué : «Désormais, les capacités humaines et financières seront orientées vers le crédit à l'immobilier.» S. B.