Synthèse de Salah Benreguia Le groupe de la Banque mondiale, constitué de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, de l'Association internationale de développement, de la Société financière internationale et de l'Agence multilatérale de garantie des investissements, a engagé 3,2 milliards de dollars durant l'année 2009 dans les pays de la région MENA. «Il y avait dans la région MENA une nécessité vitale de mener des interventions rapides et de répondre très tôt aux demandes des gouvernements pour assurer une prompte reprise et atténuer l'impact de la crise sur la croissance et la pauvreté, en particulier dans les pays en situation de transition économique, de transformation politique ou de conflit», a déclaré Mme Shamshad Akhtar, vice-présidente de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. «A l'avenir, nous maintiendrons le rythme et l'élan de notre assistance pour assurer que les pays de la région MENA puissent élargir et approfondir les réformes économiques et sociales qui leur permettront d'accéder à la stabilité macroéconomique, de réaliser la cohésion sociale et d'être en mesure de profiter de l'intégration économique mondiale», ajoutera la même source. Ainsi, l'intervention continuera de cibler l'appui à la réforme des principales politiques macroéconomiques, l'investissement dans les infrastructures de base et le capital humain, et le renforcement des filets de sécurité sociale, pour ne pas mettre en péril les acquis durement obtenus. Des appuis financiers pour faire face à la pauvreté La Banque mondiale a aussi entrepris de promouvoir la coopération régionale par le biais de l'Initiative du monde arabe qui devrait favoriser davantage la stabilité économique et la croissance. Durant la période allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le groupe de la Banque mondiale a accordé la priorité de l'aide à certains pays pour répondre aux crises alimentaire, énergétique, financière et économique. En termes de résultats, un certain nombre d'opérations ont été réalisées et ont déjà contribué à atténuer l'impact de ces crises sur les pauvres. Entre autres exemples à cet égard, on peut citer l'appui financier pour faire face à la crise alimentaire à Djibouti, au Yémen et en Cisjordanie et Ghaza, sans compter l'intervention rapide dotée d'un don de 35 millions de dollars de l'IDA pour riposter à la situation créée par les inondations au Yémen. En outre, plusieurs projets ont été mis en chantier et une assistance technique accrue apportée pour lever les goulets d'étranglement et faire face aux insuffisances et au renforcement des capacités en Égypte, en Jordanie, au Liban et en Tunisie dans les secteurs suivants : finances, infrastructures, sécurité alimentaire, éducation et protection sociale. Les engagements de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l'Association internationale de développement (IDA) au profit des pays à revenu intermédiaire et aux pays à faible revenu se montent à un total de 1,9 milliard de dollars pour l'exercice 2009, ce qui représente un montant record pour le portefeuille de la Banque mondiale dans la région MENA. «L'augmentation des demandes de services d'aide financière et d'assistance technique adressées à la Banque mondiale par les pays de la région illustre bien le renforcement des partenariats que nous avons noués avec les pays de la région MENA», affirme M. Emmanuel Mbi, directeur de la stratégie et des opérations, région MENA. «Nous faisons de notre mieux pour adapter nos réponses et instruments aux besoins de nos partenaires et contribuer aux efforts qu'ils déploient pour stimuler la croissance économique et réduire la pauvreté dans des conditions difficiles», précise-t-il. 46 projets répartis dans 12 pays réalisés au cours de l'exercice 2009 Les investissements de l'IFC au Moyen-Orient et en Afrique du Nord avoisinent 1,3 milliard de dollars de financements pour 46 projets répartis dans 12 pays au cours de l'exercice 2009. Les services-conseil de l'IFC ont fortement augmenté les dépenses de l'institution, les portant de 5,7 millions de dollars, il y a quatre ans, à plus de 19 millions de dollars, pour soutenir le secteur privé de la région, moteur de la croissance. Pour s'attaquer aux conséquences de la crise financière dans la région, l'IFC a fourni des produits d'investissement et des services-conseil destinés à appuyer les efforts de ses clients en cette période de difficultés. Par exemple, elle a étroitement collaboré avec nombre de banques clientes situées dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord pour les aider à mettre en place de solides systèmes de gestion des risques à l'effet de contribuer à inverser la tendance à la baisse des courants d'échange dans la région. L'institution a fourni environ 500 millions de dollars à des banques pour financer le commerce en Afghanistan, en Jordanie, au Liban, au Pakistan, en Cisjordanie et Ghaza et au Yémen. «En présentant sa vision du Groupe de la Banque mondiale, le président Robert Zoellick a suggéré six thèmes stratégiques dont l'un a trait à la contribution à apporter pour promouvoir le développement et les opportunités dans le monde arabe. Au cours de cette année, nous avons mobilisé nos moyens financiers et notre expertise mondiale de manière à proposer nos services d'investissement et des solutions en matière de conseils à ceux qui en ont le plus besoin, spécialement dans les pays les moins avancés et les pays touchés par des conflits. Les succès remportés par nos investissements donnent la preuve de la viabilité de ces marchés. Cela vient renforcer l'objectif général qui est de stimuler la croissance économique et de créer des emplois dont la nécessité n'est plus à démontrer, dans une région où les taux de chômage restent élevés», déclare M. Michael Essex, directeur de l'IFC pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Dans la région MENA, la MIGA facilite les investissements susceptibles d'aider les pays à surmonter leur dépendance excessive à l'égard des revenus pétroliers, tout en contribuant à créer des emplois et à appuyer le secteur privé dans ses investissements à l'intérieur et au-delà des frontières de la région. Depuis 1988, la MIGA a émis près d'un milliard de dollars de garanties dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, et quelque 881 millions de dollars de garanties au bénéfice d'entreprises et banques qui, basées dans la région, investissent dans des pays en développement en dehors de la région MENA. En octobre 2008, l'Irak a adhéré à la MIGA. « De plus en plus de raisons économiques justifient l'investissement en Irak, mais le climat des affaires ne s'y prête pas encore», affirme Mme Izumi Kobayashi, vice-présidente exécutive de la MIGA. Et d'ajouter : « Nous adaptons nos instruments de manière à renforcer notre capacité de réaction pour appuyer l'Irak et d'autres pays de la région MENA dans les efforts qu'ils fournissent pour gérer une économie stable et promouvoir des investissements privés dans un environnement économique en devenir.»