Depuis l'annonce de la suppression du crédit à la consommation, les commentaires vont bon train. Les citoyens, les concessionnaires automobiles et d'autres entreprises concernées par cette mesure se disent pénalisés. Pour l'Association nationale des concessionnaires automobiles, cette décision peut provoquer l'effondrement du marché algérien de l'automobile, et emporter ainsi le rêve de beaucoup de citoyens de posséder un véhicule. M. Baïri, son président, dit ne pas anticiper les choses et préfère attendre pour voir comment évoluera ce marché qui pourra rester à ce niveau. Il explique que la première répercussion de cette mesure sera la baisse des ventes, puisque le crédit à la consommation en représente en moyenne 30%. Etant des sociétés cherchant la rentabilité, il sera procédé à la réduction des charges, ce qui commencera par la compression des effectifs. Cela ne veut nullement dire chantage, mais c'est la vie normale d'une entreprise, explique-t-il. Interrogé sur les menaces sur l'emploi, il indique qu'on ne peut pas anticiper et que, peut-être, le marché réagira bien. En réponse à une question relative à la vente avec facilités de paiement directement par les concessionnaires, il a souligné que cette démarche sera propre à chacune des entreprises et que cela dépendra de son assise financière. Mais il pense que faire des crédits directement sera difficile à gérer, car il n'est pas possible de remplacer un banquier. En tout cas, la décision de supprimer le crédit à la consommation et de l'orienter vers le crédit à l'immobilier a suscité un mécontentement général. Les citoyens à la bourse moyenne disent que déjà ils n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires comme l'achat d'un téléviseur, d'un réfrigérateur ou d'une cuisinière. De là à parler d'un logement, surtout avec un apport initial de 800 000 DA, ils se disent complètement désorientés. Cela étant, parler du crédit à la consommation, c'est évoquer le problème du surendettement qui asphyxie des ménages, lesquels n'arrivent même pas à faire face à leurs besoins. La mesure prise par le gouvernement de supprimer les crédits a soulevé un tollé, car touchant beaucoup d'intérêts, mais seule l'évolution de la situation démontrera les vraies raisons à cela. B. A.