Photo :Sahel Par Billal Larbi à quelques jours du début du mois de Ramadhan, les prix des fruits, légumes et autres denrées alimentaires connaissent une hausse spectaculaire, donnant le tournis aux uns et aux autres. Cette situation, qui se répète chaque année et à laquelle personne ne semble être en mesure de mettre le holà, pénalise en premier lieu les faibles bourses qui ne savent plus où donner de la tête. Et dans le but de faire le point de la situation, M. Salah Souilah, secrétaire général de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), a animé hier, au siège de son organisation, une conférence de presse. «Les fruits et légumes sont disponibles et en grande quantité. Il n'y a pas lieu de se faire d'inquiétude de ce côté-ci. Le mois de Ramadhan se déroulera dans de bonnes conditions, inchallah», tentera de rassurer, en guise d'introduction, l'orateur, non sans donner des chiffres relatifs à la consommation annuelle de certains produits et des quantités stockées. Mais le SG de l'UGCAA ne fait-il pas le marché comme le commun des Algériens ? N'a-t-il pas remarqué que les prix de certains produits ont doublé en l'espace de quelques jours ? En guise d'explications à cette flambée, M. Souilah mettra en avant l'anarchie régnant sur le marché, laquelle est exacerbée par le comportement des citoyens «dont la frénésie, qui ne peut être expliquée, contribue à aggraver les choses». «L'informel est à son comble et le commerçant légal [celui qui paie les impôts, ndlr] éprouve toutes les peines du monde à joindre les deux bouts», argumentera-t-il. Au sujet des mesures que son organisation compte prendre pour empêcher la hausse des prix pendant le mois de Ramadhan, le SG de l'UGCAA, évasif, superficiel et loin d'être convaincant, insistera sur l'aspect lié à la sensibilisation des commerçants. «Nous n'avons pas de pouvoir répressif. Nous ne sommes qu'une organisation syndicale dont la mission est la défense des droits moraux et matériels de ses adhérents. Les prix des produits ne peuvent être déterminés». «C'est la loi de l'offre et de la demande qui régule le marché», signalera-t-il, jetant la balle aux pouvoirs publics. Il fera allusion, sans les citer, aux ministères du Commerce et de l'Agriculture, qui, à ses yeux, ne font pas preuve de la fermeté et de la rigueur qui s'imposent en pareille situation. De leur côté, les présidents de la Fédération nationale des boulangers et de la Commission des viandes blanches et rouges ont tenu à prendre la parole. Le premier nommé insistera pour dire que les récentes coupures d'électricité ont contraint quelque 600 boulangers à baisser rideau au moment où le second imputera la récente envolée du prix du poulet à la canicule, au manque de climatisation dans les lieux d'élevage et à la cherté des médicaments et des graines. Enfin, s'agissant de la dernière loi portant mesures répressives contre les commerçants (amendes et emprisonnements), le SG de l'UGCAA estimera que la loi en question est allée un peu trop loin. «Nous avons fait un écrit dans ce sens au président de l'APN et nous attendons sa réponse», conclura M. Souilah.