Photo : Sahel Par Billal Larbi C'est désormais un réflexe bien ancré dans notre société : à peine le mois de Ramadhan pointe-t-il le nez que les prix des fruits, légumes et autres produits alimentaires s'envolent. Des prix sont doublés, voire triplés sans que personne s'en inquiète outre mesure. Une certaine anarchie règne sur les marchés, aidée en cela, il faut le dire, par la frénésie des citoyens qui se ruent littéralement sur les étals, achetant tout ce qui leur tombe sous la main. Pour expliquer cet état de fait, certains analystes attribuent la hausse des prix des produits en question pendant le mois sacré à l'inadéquation entre l'offre et la demande, d'autres à la prédominance de l'informel au moment où une troisième catégorie attribue cette flambée aux réseaux de spéculateurs qui échappent à l'autorité de régulation. Et comme le commerçant constitue une pièce importante dans ce labyrinthe lié à la hausse des prix, l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) compte lancer, une semaine avant le début du mois de Ramadhan, une campagne de sensibilisation au profit des 1,3 million de commerçants en activité sur le territoire national. Selon El Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, cette campagne de sensibilisation vise à assurer pour le consommateur le déroulement d'un Ramadhan normal, avec notamment une mercuriale stable. Pour ce faire, les commerçants seront invités à respecter les directives inhérentes au marché de la consommation, avec la nécessité de prendre en ligne de compte le pouvoir d'achat du consommateur algérien. Pour l'UGCAA, l'objectif principal de cette campagne de sensibilisation est de tout faire pour éviter la flambée prix des produits de large consommation. «Pour une meilleure transparence, nous allons procéder, deux jours avant le début du Ramadhan, à l'annonce des prix des fruits et légumes au niveau des marchés de gros. Cela permettra au consommateur de connaître les tendances de la mercuriale», dira le porte-parole de l'UGCAA. Mais avant d'en arriver là (lancement de la campagne de sensibilisation), il sera procédé à l'installation d'une commission qui regroupera en son sein les représentants des distributeurs des fruits et légumes, des boulangers ainsi que des commerçants en alimentation générale. Selon M. Boulenouar, la principale mission de cette commission peut se résumer en la coordination entre les représentants de l'activité commerciale au niveau des bureaux de wilaya éparpillés à travers le territoire national. Un appel est lancé aux commerçants pour qu'ils contribuent à faciliter les choses comme par exemple ne pas augmenter les prix et ne pas fermer boutique. En outre, il leur est demandé de ne pas profiter de ce mois de piété pour saigner les citoyens. Pour ces derniers, les recommandations de l'UGCAA ne doivent nullement rester au stade de «vœu pieux». Pour preuve, ils prennent l'exemple du système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac), lancé en juillet dernier, avec pour but de réguler le marché de la pomme de terre en maintenant le prix de vente au détail à 25 DA le kilo. «Mais, une année après son lancement, ce système s'est avéré inefficace», nous diront des pères de famille rencontrés au marché, non sans insister sur le fait que les réseaux d'intermédiaires (les seuls à tirer profit de cette situation) doivent être combattus.