Réagissant à l'article paru dans notre édition du 30 juillet dernier, relatif aux stocks de médicaments contre l'hépatite détériorés au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux, le ministère de la Santé dégage la responsabilité de cette dernière. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, il affirme que «la quantité de médicaments périmés n'est en fait qu'une non-conformité décelée par les outils de vérification en la matière des services de la PCH avant leur acheminement vers l'établissement». Cette non-conformité «est due à la rupture de la chaîne du froid survenue au niveau du service fret de l'aéroport en raison de mauvaises conditions de stockage et de transport, engageant ainsi la responsabilité conjointe du laboratoire fournisseur et du transporteur». «Ce constat a été établi au début du mois de juin par les services de la PCH et ce, après vérification des courbes de températures sur les dispositifs de lecture accompagnant les produits», poursuit le communiqué, précisant qu'il s'agit de «mesures habituelles observées par la PCH lors de la réception de tout produit destiné aux malades». Le communiqué souligne par ailleurs que la PCH dispose d'«une quantité suffisante de médicaments pour le traitement de l'hépatite, au niveau de ses stocks et ce, pour une couverture nationale de plusieurs mois». Le ministère a affirmé que des «quantités suffisantes de médicaments destinés aux malades atteints d'hépatite ont toujours été mises à la disposition des malades». Et d'ajouter : «Nos hôpitaux ont été approvisionnés depuis le mois de juin à ce jour, par des quantités représentant une couverture de trois mois.» Apparemment, cette affaire n'est pas près de connaître son épilogue. Le président de SOS hépatites a confirmé, en effet, que la réaction du ministère de la Santé «montre encore une fois l'incompétence des responsables centraux et la mauvaise gestion du dossier des hépatites en Algérie». D'après Abdelhamid Bouallag, «les quantités de médicaments contre l'hépatite C importées récemment par le ministère de la Santé ne suffisent que pour une période de 15 jours, ce qui ne peut aucunement répondre à la longue liste de malades en attente». «Nous avons plus de 700 malades en attente de traitements et plus de 900 autres actuellement sous traitement, soit en tout quelque 1 600 patients», explique-t-il avant de préciser que «les 15 000 boîtes importées ne suffiront pas à alléger la souffrance de tous ces malades» d'autant dit-il, que «chaque patient utilise un flacon par semaine».Le président de SOS hépatites déplore également la situation des malades atteints d'hépatite B. Selon lui, «ces malades sont en rupture de médicaments depuis plusieurs mois. Ils se retrouvent obligés de faire toute une gymnastique pour se procurer le médicament de l'étranger, pour un montant de 65 000 dinars la boîte [traitement d'un mois]. Il y a lieu de noter enfin que M. Bouallag compte organiser incessamment une conférence de presse pour donner, preuve à l'appui, plus d'éclaircissements sur le calvaire vécu par les malades atteints d'hépatite à travers le pays. A. B.