Durant une semaine… la dernière sans doute d'une époque, la vie s'est arrêtée en Algérie. Si, en dehors des frontières, d'aucuns depuis la nuit des temps butent sur le… sexe des anges, ici et maintenant, en Algérie, rarement un tel tumulte n'a autant remué les esprits parce qu'il s'agit de passer d'un week-end à un autre. Ce qui n'avait jamais cessé d'être présenté comme la mesure, voire une réforme aussi simple que l'envoi d'une lettre par la poste est devenu en l'espace des cinq… derniers jours avant son application effective un casse-tête majeur, un problème cornélien pour les responsables, déclenchant un véritable branle-bas de combat au sein des différentes institutions chargées de mettre à exécution ladite mesure et surtout faire en sorte que la transition se fasse non seulement en douceur mais comme si elle n'avait jamais eu lieu. Et là… patatras à moins de trois jours de l'entrée en vigueur du week-end semi-universel tout le monde se rend compte que c'est finalement plus compliqué que prévu et que depuis les derniers vingt ans que tout le monde en parle, eh bien tout le monde, en fait, ne faisait qu'en parler sans plus, sans avoir à aucun moment soupesé l'importance de la mesure et surtout cogité sur les voies et moyens d'y parvenir sans dérégler la machine, d'autant plus que ladite machine est grippée de nature depuis bien longtemps. Le vendredi parce que religieusement sacré, et la loi en dispose depuis le choix fait de passer à un autre week-end que celui universel, est la journée légale de repos. Il s'agissait par la suite de déterminer selon les conventions internes ou de branches établies entre partenaires sociaux la nécessité de faire bénéficier les travailleurs d'une demi-journée ou d'une journée complète de repos dans la semaine pour peu toutefois que la durée mensuelle légale d'activité n'en pâtisse pas. Peu importe alors que ce repos convenu supplémentaire se situe avant ou après la journée légale de repos même s'il était préférable qu'il se situe avant plutôt qu'après. Le repos des masses laborieuses qui, depuis l'indépendance du pays, n'a jamais posé de difficultés aux gouvernants bouleverse donc, ces jours derniers, toutes les strates administratives institutionnelles, fournissant à cœur joie à tous les contradicteurs potentiels des raisons de se gausser, notamment pour les politiques dit d'opposition soufflant le chaud et le froid… applaudissant en elle-même la mesure pour ce qu'elle apporte sur le plan économique et critiquant les approximations autour de sa matérialisation sur le terrain. Comme elle fait paniquer d'autres… exemple les patrons et forcément les membres directement concernés au sein du gouvernement et, enfin, pour le reste… les indifférents, ou pour dire les choses comme elles sont… les sans activité… la majorité de la population. Donc, à partir d'aujourd'hui, il y aura bousculade, des gens vont profiter de cet embrouillamini pour ne pas rejoindre un poste qu'ils regagnaient épisodiquement déjà. L'absentéisme ne sera pas officiellement visible dans la mesure où le présentéisme, cette façon d'être à son poste et de ne pas travailler, permettra de faire illusion. Ensuite, vendredi, journée légale de repos qui ne laisse place à aucune argutie, tout le monde sera à la maison, au souk et/ou la mosquée pour repartir dans l'expectative à partir de samedi. Travaille-t-on ou ne travaille-t-on pas cette journée… d'autant plus qu'il y a stade ? Or, quand il y a football, rares sont ceux qui se souviennent d'une administration ou d'une entreprise économique qui tourne à un rythme normal. Gros problème en perspective donc à partir de demain en attendant que toutes les parties trouvent ou retrouvent leurs repères. En attendant, vivement vendredi… prochain. A. L.