Le Mouvement El Islah est en colère. Le parti islamiste, qui tient depuis hier à Alger une rencontre de sa section jeunesse, a dit tout le mal qu'il pense du gouvernement en général et de Khalida Toumi, ministre de la Culture, en particulier. «Nous condamnons les propos irresponsables de la ministre de la Culture qui a traité nos honorables députés de terroristes», s'est indigné Djamel Benabdesselam, secrétaire général du Mouvement du renouveau national, MRN. «Le ministère de la Culture a organisé, durant tout l'été, des festivals et carnavals où des milliards ont été dépensés dans les hôtels et le vin», a-t-il encore pesté avant d'accuser le gouvernement de «pousser les jeunes à la débauche», avec ces activités culturelles qui «n'apportent à rien à la culture nationale», à ses yeux. Le jeune leader islamiste a même qualifié la situation de la jeunesse algérienne -autour de laquelle a été organisée l'activité d'hier- de «regrettable», puisque, selon lui, «le gouvernement a fait des jeunes soit des terroristes, soit des drogués, soit des harraga». Il a dénoncé, dans ce sens, la criminalisation de l'émigration clandestine. «La place de ces jeunes n'est pas en prison», a-t-il estimé devant une assistance juvénile acquise à sa cause. Au lieu de cela, M. Benabdesselam a indiqué que les députés de son parti (au nombre de trois seulement) vont proposer, dès l'automne, un amendement sur la loi portant criminalisation de l'émigration clandestine. Concernant les débats de l'heure, M. Benabdesselam a applaudi à certaines dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009. «Nous sommes d'accord avec la disposition supprimant le crédit à la consommation, parce que nous avons toujours dit que cela saignerait les Algériens», a-t-il indiqué avant de demander au gouvernement de «réduire les impôts», parce que, selon lui, «augmenter les impôts sans renforcer le recouvrement touche beaucoup plus le petit citoyen et ne renforce pas forcément les caisses de l'Etat». A rappeler que Djamel Benabdesselam, ancien député de Bouira du mouvement El Islah, a succédé, au mois de mai, à l'ancien candidat à la présidentielle d'avril dernier, Djahid Younsi, à la tête du mouvement créé en 1999 par Abdellah Djaballah. Ce dernier serait sur le point de rejoindre le premier parti politique qu'il avait créé, Ennahda. A. B.