Le mois de Ramadhan s'accompagne de nombreux changements de mode de vie et de comportement alimentaire. Les prises de repas deviennent strictement nocturnes et leur fréquence diminue. L'influence du jeûne sur le comportement alimentaire est loin d'être négligeable. Des modifications de la consommation alimentaire au cours du mois de Ramadhan sont constantes. Les problèmes de santé sont fréquemment évoqués aussi bien à la veille que pendant le mois de Ramadhan. Le jeûne est, en effet, contre-indiqué dans certaines maladies chroniques. Les malades du cœur et les diabétiques sont très souvent exposés à des complications pendant ce mois de jeûne. Ils forment le plus gros de l'effectif dans les services d'urgence des structures sanitaires. En dépit des recommandations des médecins autorisant leurs patients souffrant de maladies chroniques de jeûner à condition de suivre les instructions à la lettre dans leur prise de médicaments ou dans le respect de leur hygiène alimentaire, ces malades ne sont pas toujours disciplinés. Ils s'exposent à des risques souvent graves, engendrant des complications à haut risque. A titre d'exemple, les décompensations des diabètes résultant de l'hypoglycémie qui est justement associée au jeûne, les problèmes endocriniens et cardiaques, à savoir l'infarctus du myocarde. Même les insuffisants rénaux et les épileptiques peuvent être victimes du jeûne ou également du non-respect des conseils de leur médecin traitant. Toutes les complications qui surviennent chez les malades chroniques sont généralement dues aux modifications des horaires des prises de traitement ou de l'interruption carrément de ce dernier. Ce qui n'est pas étonnant. Car beaucoup de ces malades chroniques évitent justement de consulter leur médecin traitant avant le Ramadhan. Ils craignent que celui-ci ne leur interdise de jeûner. Ou alors, ils modifient tout seuls les horaires de prise de médicaments, croyant que ce changement sera sans effets. Cependant, les spécialistes ne cessent de répéter que ces initiatives personnelles peuvent coûter la vie à certains malades. Seul le médecin décide ou non du jeûne et des conditions à respecter. En conclusion, le mois de Ramadhan, qui doit être une période de recueillement et de piété, est devenu, dans la pratique courante, un mois de veillées nocturnes et d'excès de table qui nuisent à la santé du jeûneur et entraînent des troubles de l'alimentation, du sommeil et de la vigilance. La meilleure stratégie reste la prévention et ce, en observant une bonne hygiène de vie. N. B.