Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi Un premier pas vient d'être franchi dans la perspective de réguler le marché des viandes rouge et blanche. Et pour preuve, pas moins de 60 points de vente relevant du circuit de commercialisation au détail de la SGP des productions animales (PRODA) ont commencé depuis mercredi dernier à vendre de la viande rouge à raison de 680 DA le kg et du poulet en morceau à 250 DA le kg. «Cette initiative pilotée par la SGP Proda a été rendue possible sur le terrain suite à des conventions passées entre les producteurs et les abattoirs publics et privés», a expliqué Chadi Kamel, président du directoire des SGP des productions animales au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, qui se prononçait hier sur les ondes de la Chaîne deux de la radio algérienne. Selon ce dernier, les abattoirs se sont engagés à fournir tous les inputs nécessaires aux éleveurs et à acheter la production des éleveurs à des prix très avantageux. Les éleveurs seront assurés d'une marge de bénéfices appréciable. Il ajoutera aussi que ce dispositif est tout à l'avantage des producteurs. «Ainsi les éleveurs vont se voir débarrassés de contraintes. Ils se concentreront uniquement sur leur activité, laissant les abattoirs prendre en charge les autres maillons de la chaîne», a soutenu Chali. Et d'avancer : «Les abattoirs vont aussi passer des contrats avec les détaillants et les rôtisseries. Ces derniers se verront assurés d'un approvisionnement régulier mais en contrepartie soumis à respecter les prix de vente précisés dans le cahier des charges qui lie les deux parties.» En somme, c'est là une initiative qui pourrait enfin discipliner le marché et aussi, par voie de conséquence, réguler le circuit de la production-commercialisation de la viande fraîche. Encore faut-il que tous les intervenants mettent la main à la pâte. A cette question de l'animateur de la Chaîne II, le président du directoire a répondu : «Tous les acteurs ont été consultés et ont répondu favorablement à cette initiative qui a pour but, d'une part, de sécuriser les éleveurs des fluctuations des prix du marché et, d'autre part, ne pas mettre à rude épreuve le pouvoir d'achat des ménages.» Cependant l'invité de l'émission a tenu à souligner que «cette opération de vente à des prix fixes de la viande blanche et n'est aucunement conjoncturelle à la période de Ramadhan mais bien au contraire elle va être rendue permanente». Il rappellera aussi que cette disposition s'inspire des résultats atteints grâce à la mise en œuvre du Syrpalac sur la pomme de terre en 2007, qui a donné des résultats très satisfaisants et reconduit en 2009. M. Chali dira enfin qu'il s'agit aujourd'hui de discipliner le marché de viande au plus vite et de le libérer de «ses pratiques tendancieuses qui ont aussi nui et au producteur et au consommateur».