Photo : Riad Par Samira Imadalou La polémique sur les causes réelles de la hausse des prix du pétrole s'est installée. Les explications fournies de part et d'autre divergent. Dans ce cadre, Oxford Business Group (OBG), un organisme spécialisé dans la publication, la recherche et le service de consulting, vient de publier un rapport intitulé «La spéculation pétrolière». Dans ce rapport, les rédacteurs lient la flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux à la spéculation sur ces mêmes marchés, contredisant ainsi les responsables des grands groupes pétroliers et les consommateurs de brut. Cette analyse vient donc renforcer les divergences sur les origines de l'envolée des prix de l'or noir. En effet, elle bat en brèche l'argumentaire selon lequel l'offre et la demande ainsi que les facteurs structurels du marché seraient à l'origine de l'envolée des prix du pétrole. Les explications d'OBG sont en fait complètement opposées à celles des patrons des compagnies pétrolières internationales qui ont pris part, ces deux jours derniers jours à Madrid, au congrès mondial sur le pétrole. «A mesure que les prix sont tirés vers le haut, il devient impossible que l'équation inégale offre/demande puisse jouer un rôle déterminant dans cette hausse. Ainsi, on est porté à croire que les spéculations sont le principal déclencheur de la tendance haussière des prix», souligne d'ailleurs le rapport. Un rapport dans lequel les experts d'OBG expliquent le recours à la spéculation par le souci des spéculateurs de couvrir les contrats à terme de vente de pétrole. «C'est un moyen direct qui leur permet d'influer sur les prix», fait encore remarquer le rapport. Lequel intervient dans une conjoncture marquée par la multiplication des pressions sur l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) de la part des pays consommateurs et des compagnies pétrolières internationales pour augmenter la production. De son côté, l'OPEP soutient que l'envolée des prix n'est pas motivée par les fondamentaux du marché. Les représentants de l'OPEP rappellent à chaque fois que leur organisation n'est pas responsable de cette montée, due «à la faiblesse du dollar, à la spéculation et à d'autres facteurs géopolitiques, dont les tensions provoquées par le dossier nucléaire iranien». Le président de l'OPEP, Chakib Khelil, l'a d'ailleurs rappelé, indiquant dans ce sillage que cette flambée, fortement contestée par les consommateurs, profite aux pays occidentaux. Lesquels perçoivent des taxes importantes. «La montée des cours du pétrole à des niveaux record a renfloué les recettes fiscales des pays occidentaux», a souligné M. Khelil.