Les prix du gaz sont tombés à leurs plus bas niveaux depuis 2002 cette semaine à New York, minés par un fort déséquilibre entre l'offre et la demande, alors même que ceux du pétrole s'établissaient à un nouveau plus haut de l'année. Le rapport hebdomadaire sur l'état des stocks de gaz naturel aux Etats-Unis, publié le jeudi 20 août par le département à l'Energie, a porté un coup au marché, poussant le prix du contrat de référence, à échéance en septembre, sous les 3 dollars à la clôture. A 2,945 dollars par MTBU (million British thermal units), les prix ont enfoncé un plancher symbolique qui tenait depuis 2002. Ils sont aussi bien loin des records de juillet 2008, lorsqu'ils avaient atteint 13,57 dollars par MTBU. La différence entre les prix du gaz et ceux du pétrole n'a jamais été aussi élevée : à plus de 74 dollars, le baril de «light sweet crude» atteignait vendredi son plus haut depuis octobre. A la différence de l'or noir, le gaz n'est pas facilement transportable, à moins qu'il ne se trouve sous sa forme liquide (GNL, gaz naturel liquéfié). Son marché est sensible à des facteurs différents de ceux du pétrole, étant notamment influencé par des facteurs régionaux. Les prix du gaz reflètent ainsi la situation du marché nord-américain, alors qu'aux Etats-Unis «les stocks de gaz naturel sont à des niveaux records, si bien que la tendance à la baisse a envahi le marché», expliquent des analystes d'UBS dans une note publiée cette semaine. La demande est tellement «faible et l'offre si abondante que les installations de stockage sont bondées», ajoute en outre John Kilduff, de MF Global, cuité par des agences de presse. R. E.