Les cours du brut léger américain ont terminé en baisse de près de 7% mardi à New York, sous le coup de nouvelles inquiétudes sur l'état de la demande pour l'or noir au vu de signes suggérant que la situation économique mondiale allait encore se détériorer. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars avait fini à 34,93 dollars, en baisse de 2,58 dollars par rapport à son cours de clôture de la semaine dernière. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance avril avait perdu 2,25 dollars à 41,03 dollars. Le prix du baril de brut texan, référence du marché new-yorkais, avait touché au plus bas de la séance 34,45 dollars, effaçant une grande partie de son rebond de 10% (3,53 dollars) enregistré vendredi. Hier, la même morosité caractérisé le marché. Alors que la publication des stocks hebdomadaires aux Etats-Unis, attendue par les investisseurs, a été repoussée à jeudi (aujourd'hui) en raison du jour férié de lundi, les prix évoluaient dans les deux directions en début d'échanges européens. Vers 11H00 GMT, le Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 32 cents à Londres, à 41,35 dollars le baril, après avoir touché un plus bas de séance à 40,30 dollars. A New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars cédait 2 cents à 34,91 dollars, après être tombé jusqu'à 34,43 dollars. Les opérateurs restaient prudents, après des statistiques montrant un recul de la croissance mondiale, notamment au Japon et en zone euro, alors que les spéculations se sont intensifiées la veille concernant la dette des pays d'Europe de l'Est et le possible effondrement de leur économie. Le marché n'a pas aussi trouvé de motif de sérénité dans la signature du plan de sauvetage américain de l'économie de 787 milliards de dollars, qui ne constituait pas une nouveauté pour les investisseurs, passablement déçus en outre par la présentation du plan de restructuration des constructeurs automobiles américains. Comme l'a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Markets, "on continue d'observer des inquiétudes pour la demande alors que la situation économique semble se dégrader". "L'offre continue de progresser et les perspectives pour la demande de se dégrader", a renchéri Phil Flynn, d'Alaron Trading. En effet, "les stocks devraient montrer de hauts niveaux de réserve à Cushing, encore, et continuer de peser sur le light sweet crude, même si le contrat de mars expire vendredi", commentait Torbjorn Kjus de DnB NOR, société de courtage norvégienne, expliquant que "le problème est que la majorité des pipelines vont vers Cushing mais n'en partent pas, ce qui signifie qu'il sera difficile, voire impossible, d'emmener le pétrole vers du stockage en mer, dans le golfe du Mexique par exemple, pour exploiter le différentiel de prix". Les contrats pétroliers à New York sont assortis d'une obligation de livraison au terminal de Cushing (sud), dont les capacités sont proches d'atteindre leur limite, ce qui nuit fortement au marché new-yorkais. Les intervenants sont ainsi restés insensibles aux propos du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui a réaffirmé mardi que l'Opep serait davantage susceptible de décider une baisse de sa production lors de sa prochaine réunion en mars si le baril de brut américain demeurait sous le seuil des 40 dollars. Une baisse qui semble se confirmer puisque "les informations données par l'Opep et des prévisionnistes privés indiquent que la demande de pétrole pourrait baisser de 2 millions de barils par jour de plus au deuxième trimestre", a expliqué M. Flynn. Yacine B.