Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La direction du commerce de la wilaya de Constantine demeure aux aguets du moindre changement, voire de hausse des prix des fruits et légumes et autres produits de large consommation. Pourtant, la mercuriale s'est envolée dès l'entame du mois de la rahma avec des marges excessives dans les viandes rouge et blanche. Ce dernier point étant justifié par «l'insuffisance dans la production et aussi par la demande durant les fêtes ayant précédé ce mois». Par ailleurs, les souks de la médina ne répondant pas et à la même logique dès lors que les étals sont remplis de toutes sortes de viandes : il suffit de casquer ! En dépit de la sortie, dès le début du mois en cours, des différentes brigades affiliées à la pratique commerciale et à la qualité pour «déstocker» les réserves afin de pallier une éventuelle pénurie, il semble que les routiniers du trafic lors du Ramadhan ont la peau dure et se cachent souvent derrière le critère «du libre commerce» au point d'enflammer les bourses. La balle «enragée» des prix exorbitants oscille entre détaillants et grossistes. «Il est clair que nos services interviennent au cas où les prix seraient jugés assez abusifs. Toutefois, il faut se mettre à l'esprit que la concurrence reste un moyen légal dans la mesure où elle est pratiquée selon des paramètres édictés par la loi. Cela ne veut pas dire vendre comme bon lui semble, car la DCP pénalise sans merci les pratiquants fort gourmands», avertit le directeur de cet organisme, M Adjroud en l'occurrence, qui estime que le marché est équilibré avec une offre optimale. Sur un autre plan il faut savoir que l'organisation des marchés requiert un important dispositif capable de casser les maillons de la fraude et de l'informel. C'est 60% de la production, dont en grande partie la maraîchère, qui échappe à tout contrôle. Cela dit, les producteurs ne canalisent pas leur produit dans le circuit légal, au contraire ils optent pour «la liquidation» en faisant fi du règlement stipulant l'entrée de la marchandise (fruits et légumes) dans l'arène du marché de gros. «Généralement, les producteurs ne chargent pas des mandataires pour écouler leur production et ce, moyennant un pourcentage. Ce sont les producteurs eux-mêmes qui écoulent leurs produits aux différents points de vente installés à travers la wilaya», explique M. Bouzoubi, responsable au niveau de la direction du commerce de Constantine. Une anomalie qui déstabilise un tant soit peu le cours du marché et, par ricochet, influe sur l'équilibre de l'offre et de la demande. Au chef-lieu, le marché des fruits et légumes situé au polygone (zone industrielle) subit des opérations de contrôle surprises. La DCP dépêche des brigades mixtes pour mettre le holà à la surenchère qui enflamme les rayons. Jusqu'ici c'est le wait and see car le mois sacré ne fait que commencer et il faut attendre quelques jours pour connaître les premières statistiques sur les «transactions abusives», à l'issue de la multiplication des actions d'inspection. Le polygone, ce bien de l'APC qui alimente les marchés auxiliaires de détail de la commune, est en réhabilitation. En effet, 13 milliards de centimes lui ont été alloués pour faire peau neuve avec une extension. Les travaux ont atteint 35% de réalisation. Le but à travers ce chantier engagé étant d'organiser le marché de gros à l'intérieur «afin qu'il soit fluide à toute activité commerciale qui s'y effectue» et inciter les opérateurs à y écouler leur marchandise dans des conditions adéquates, loin de l'anarchie. Toujours dans le même chapitre, d'autres marchés secondaires implantés en différents endroits de la ville observent le même principe de réhabilitation, mais avec une vision assez lointaine, celle de barrer la route aux exploitants ambulants au moyen de camionnettes. Ainsi, la mise en service, incessamment, du marché de la cité des Martyrs annihilera le commerce informel de la descente d'El Menia, à titre d'exemple. «Nous comptons regrouper tous ces commerçants dans un lieu apte à la pratique commerciale», soutient notre interlocuteur. L'opération de réhabilitation des anciens marchés de détail est également élargie à d'autres communes (Aïn Smara, Didouche Mourad, El Khroub, Aïn Abid, Zighoud Youcef). En somme, Constantine est autant consommatrice durant le Ramadhan, une caractéristique qui devrait être, du moins, atténuée par la bonne réflexion du consommateur. Soit un collaborateur «bio» pour réguler à sa manière les marchés. «S'auto-discipliner devant les étals reste le meilleur moyen de fléchir les prix…», conclut la DCP.