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Les brigades économiques en quête de soutien du mouvement associatif Sur six associations de défense du consommateur, seulement une active à Constantine
De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les nostalgiques de l'été indien remettront assurément leurs vacances l'année prochaine. La cause en est que le mois de Ramadhan est déjà là. Pour la plupart, la saison estivale a été écourtée pour cette raison, alors que, pour d'autres, le mois de juillet et la mi-août leur ont permis de se détendre au soleil en ayant pris le temps qu'il fallait pour épuiser le mois de congé. Lequel mois malheureusement ne figure que sur papier pour certains ménages, dès lors que la vie «azur» était chère sur nos côtes. De fait, rares sont ceux qui n'ont pas décrié la cherté au niveau des villes côtières. Ce qui les a d'ailleurs contraints à renoncer à quelques jours supplémentaires qui ne seraient pas sans conséquence financièrement sur le double événement : le Ramadhan et, quelques jours plus tard, la rentrée des classes. La problématique de la gestion du budget des derniers jours de l'été était difficile pour les foyers à faible revenu. En dépit du fait de voir leurs vacances sacrifiées, ils ont entamé difficilement le mois sacré. Le recours à l'hypothèque des bijoux au niveau des banques spécialisées demeure la solution idéale pour certains d'entre eux, faute d'un prêt bancaire qui impose autant de garanties et de paperasse. La dégradation du pouvoir d'achat continue de pénaliser la population pauvre. Au su et au vu des pouvoirs publics, l'inflation bat son plein. Des mesures draconiennes tardent à voir le jour, et en attendant, les commerçants amassent encore et toujours de l'argent au-delà de la marge requise, au détriment de la couche moyenne, sensible au moindre dinar de plus à débourser. La direction du commerce de wilaya tente d'«atténuer» l'impact de l'informel, mais force est de constater que les grossistes et détaillants chez qui s'approvisionnent les intermédiaires, n'ayant pas à facturer les achats, revoient leur ristourne à la hausse, d'où la répercussion immédiate sur la poche du consommateur. A cet effet, nous précisera le directeur du commerce, «nous n'avons aucun pouvoir sur les prix. Toutefois, la lutte contre la fraude demeure notre cheval de bataille. Il faut lutter pour anéantir le circuit informel, c'est lui qui, par sa spéculation, engendre des flambées des prix.» Et le responsable d'ajouter : «Les inspections de la direction consistent, en premier lieu à contrôler la qualité et l'affichage des prix des produits. L'absence d'étiquette mettrait automatiquement les commerçants en infraction et le PV est élaboré sur place assorti d'une amende.» Pour la circonstance, la direction a mis un dispositif très important pour «la gestion» du mois de Ramadhan. Il se traduit par la constitution de 14 brigades dont le souci se porte vers le contrôle de la qualité des produits, tandis que les 14 autres veilleront sur les pratiques commerciales. «Il ne s'agit pas uniquement d'expertiser les étals des marchés. Les brigades inspecteront de nuit les cafés et autres espaces culinaires. Des inspections seront aussi programmées pendant les week-ends», affirme le directeur du commerce, M. Adjroud, qui réitère son dessein quant à la disponibilité des produits de consommation tout au long du mois sacré. «Notre objectif principal reste la mise à la disposition du consommateur de tous les produits à large consommation. Pour ce faire, il faut lutter contre la pénurie issue de l'informel», soutient-il. Ramadhan, c'est aussi les pâtisseries traditionnelles. Concernant la pratique de cette activité, le ministère du Commerce a rappelé dernièrement dans un communiqué la loi régissant cette activité commerciale qui stipule, entre autres, que l'activité est soumise à l'obtention d'un registre du commerce et qu'aucun commerçant n'a le droit de changer d'activité sans avoir au préalable changé le code commercial, faute de quoi il se mettrait hors-la-loi et tomberait dans la pratique illégale du commerce. Cette loi est sur les tables de toutes les directions régionales du commerce, dont celle de Constantine. Grande consommatrice de ces gourmandises, la ville de Constantine aura toujours vu ses commerces se transformer à la veille de la nuit du doute en espace de vente de ces sucreries. Des gargotes, des cafés, quelques épiciers en écoulent sans agréments. «Le champ est libre pour tout commerçant désireux de produire cette pâtisserie. Il lui faut cependant apporter une modification, simple, lui permettant d'activer sans contrainte», explique le directeur du commerce, qui brandit la menace de fermeture aux éventuels fraudeurs refusant de se plier à cette loi en opérant avec la «désuète» autorisation de la commune. Le PV et la fermeture sont incontournables. Pour ce qui est des revendeurs, la direction leur impose une attention aussi rigoureuse sur l'hygiène des produits exposés. Il est à savoir que, conformément à cette réglementation, Constantine dénombre 7 cas de changement d'activité recensés au service du commerce. Ce qui n'aurait pas mis dans l'inconfort les «artisans» de ces gâteaux qu'ils produisent à longueur d'année. Mais, hormis les sept commerçants qui se sont mis en conformité, ils sont nombreux à s'être reconvertis dans la production et/ou la vente des gâteaux traditionnels sans prendre la peine de respecter la loi en travaillant sans être inquiétés. Il faut dire souligner aussi que toutes ces activités commerciales ne sont épiées que par une seule association qui défend les consommateurs en suivant de près la qualité des produits proposés à la vente. En effet, sur les six associations existantes et agréées à Constantine, seulement une est active sur le terrain. Elle collabore étroitement avec la direction du commerce. «Nous la faisons participer à chaque événement», dira le directeur de cet organisme qui déplore cependant «la paresse» des autres associations dont l'apport pourrait être plus que bénéfique pour le consommateur en particulier. Pour preuve, le président de la République a appelé les différentes associations du pays à s'impliquer et mettre un terme à l'anarchie des prix et de la qualité qui prévaut dans nos commerces. En attendant l'assimilation de l'appel présidentiel, le mois de Ramadhan entame sa première semaine avec la même «frénésie» des prix…et après le f'tour, on apaise le mal «des dépenses» avec une tasse de café, pour se préparer au lendemain… aussi cher.