S'adressant au ministre des Ressources en eau, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a ordonné le développement de la formation et du recyclage des cadres et des compétences du secteur pour améliorer les capacités d'encadrement, de maîtrise d'ouvrage, de management des projets hydrauliques et d'exploitation des ouvrages et réseaux. C'était lors de la première séance d'audition consacrée à ce secteur stratégique. Ainsi, après avoir écouté l'exposé du premier responsable du ministère des Ressources en eau, il a déclaré : «J'attends une meilleure maîtrise des coûts et une qualification plus grande en matière de gestion des réseaux dans les villes.» Des efforts intenses de formation des compétences nationales doivent être consentis, a-t-il signalé, suggérant ainsi la création de grandes écoles spécialisées dans le domaine. Toutes ces mesures tendent à préserver des réalisations ayant coûté à l'Etat près de 10 milliards de dollars durant les 5 dernières années.Mettant en avant les «progrès indéniables» visant la satisfaction des besoins des populations, il a souligné la nécessité de poursuivre l'effort pour relever le défi qui est «la mobilisation et la garantie de la ressource en eau dans notre pays situé en zone semi-aride. Une ressource qui sert également au développement économique».A ce titre, il donné l'ordre de poursuivre de façon intense la mobilisation des ressources hydriques : «Cet effort doit se poursuivre d'une manière progressive et intégrée, et en tenant compte du niveau des déficits à travers les différentes régions du pays, notamment les Hauts Plateaux appelés à devenir à terme la dorsale de la politique d'aménagement du territoire, et en accordant davantage d'importance aux besoins de l'irrigation pour l'agriculture que nous devons promouvoir.» L'importante question de l'assainissement a été aussi évoquée par le chef de l'Etat qui dit s'attendre à «une réutilisation effective des eaux épurées notamment pour l'agriculture». «Le gouvernement doit mettre en place tous les modes de gestion de ces infrastructures, y compris la concession, pour les rentabiliser davantage», poursuit-il. La rationalisation de l'utilisation des ressources en eau «doit être encouragée pour promouvoir une véritable économie de l'eau en Algérie et mobiliser l'autorité pour que chaque consommateur s'acquitte de ses redevances», a encore souligné le chef de l'Etat, précisant que le prochain quinquennat devra notamment «contribuer à la consolidation des résultats obtenus par le secteur et asseoir dans notre pays une réelle gestion intégrée de l'eau dans ses différents usages domestique, agricole et industriel». Auparavant, le président de la République avait écouté l'exposé du ministre des Ressources en eau M. Abdelmalek Sellal, contenant les importantes réalisations effectuées dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009 qui a vu la mise en eau de neufs nouveaux barrages, d'une capacité additionnelle de 1,3 milliard de m3, et les projets à venir dans le cadre du prochain quinquennat 2009-2014. Il s'agit de la construction de nouveaux barrages et de la surélévation de certains, pour porter les capacités de retenues des eaux de surface de 7,1 à 9,1 milliards de mètres cubes, soit une augmentation de plus de 30%, la réalisation de six grands projets de transfert et de 14 adductions majeures, la réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable de 32 villes ainsi que des réseaux d'assainissement de 24 autres. Cela en plus de la construction de 64 nouvelles stations d'épuration des eaux usées pour porter la capacité totale de traitement à 740 millions de mètres cubes par an, et la réalisation de travaux d'aménagement hydro-agricoles sur 125 000 nouveaux hectares. B. A.