Photo : A. Lemili Depuis quelques semaines, la ville du Khroub est totalement défigurée. L'une des communes les plus importantes de la wilaya de Constantine, au vu des nombreux cratères qui y naissent et pullulent comme des champignons, a plus l'allure d'un gigantesque cimetière, compte tenu de la multitude de «tombeaux» ouverts. La ville-santé, ce rêve caressé éternellement par le Pr Aberkane, est loin d'être représentative d'une cité urbaine du IIIe millénaire, voire d'une cité quelconque. Quelles sont les raisons qui décalent une cité promise, il n'y a pas longtemps encore, à devenir une technopole exemplaire, selon les propos tenus par le Pr Aberkane alors maire fraîchement élu, et non d'une réplique de Srebrenica au lendemain de pilonnages qui ont défié la chronique internationale ? C'est simple : cela ne risque pas d'être la faute à Voltaire mais forcément des services de l'APC et un peu si ce n'est beaucoup du reste des entreprises économiques comme la Sonelgaz, Algérie Télécom (AT), l'hydraulique (Seaco), lesquelles s'évertuent à ouvrir, à tour de rôle, le sol pour y effectuer des travaux de restauration, réparation et, parfois, installation de nouveaux équipements (ce qui n'est toujours pas le cas d'ailleurs). Si la logique, voire l'usage du bon… usage de l'action publique à l'endroit du cadre de vie des administrés recommanderait d'associer par interaction tous ces prestataires à chaque fois que la chaussée est éventrée, la ville n'aurait pas cet aspect lunaire qui dure. Pourtant, des instructions n'ont de cesse d'être données par l'administration locale, notamment la wilaya, afin que tous les travaux d'utilité publique pouvant être à l'origine d'un quelconque désagrément, et ils le sont quels que soient les précautions prises, pour les habitants ne soient entamés, sauf cas d'urgence, s'il n'y a pas eu au préalable une tacite concertation entre les différents prestataires publics précédemment évoqués. Or, rien de cela n'a jamais été alors que le comble dans la situation reste qu'une fois les travaux terminés, la chaussée, qui n'a plus du tout la même allure, est rarement remise dans son état initial. Les tranchées creusées n'étant comblées que sommairement, l'excédent de terre laissé sur place et, par voie de conséquence, ladite chaussée non asphaltée. Lors d'une réunion tenue à propos de cette question, l'un des représentants des entreprises prestataires dans le domaine en arrivera même à donner l'argument suivant : «En fait, il se trouve que la terre retirée est difficile à réintégrer en raison de son volume (sic). En général le contenu dépassant le contenant (re-sic) ». En tout état de cause, la démission quasi-générale des pouvoirs publics sur ce dossier a induit une sorte de culture du laisser-aller qui ne dérange plus personne. La ville du Khroub ne demeurant que l'exemple vivace de ce qui se passe ailleurs, dont le prétexte est l'immense chantier engagé dans le cadre de sa réhabilitation.